La maman de Medhi Narjissi est détruite : « On imagine la scène, on imagine Medhi en train d’espérer qu’on vienne le sauver »

La maman de Medhi Narjissi est détruite : « On imagine la scène, on imagine Medhi en train d’espérer qu’on vienne le sauver »

Le jeudi 31 juillet 2025 à 0:58 par David Demri

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Le journal L’Équipe est allé à la rencontre de la famille Narjissi, le 14 juillet dernier.

La maman du jeune Medhi Narjissi, disparu en Afrique du Sud il y a plus d’un an désormais, s’est confiée.

Celle-ci a bien évidemment exprimé sa douleur.

Elle ne comprend pas pourquoi Stéphane Cambos, encadrant de l’équipe de France U18, n’assume pas sa responsabilité dans cette triste affaire. Extrait:

Bien sûr que cela me fait mal de voir qu’ils n’assument toujours pas. Ils veulent se défendre, ils sont là à dire qu’ils ne sont pas responsables. C’est… Je ne veux plus l’entendre. C’est trop.

On entend ça depuis le début. Au bout d’un moment, il faut changer de disque. Notre fils, nous, il n’est plus là. Et dans des conditions… (elle ne finit pas sa phrase). On y pense tout le temps.

Elle répond à l’avocat de Stéphane Cambos, lequel indique que son client aurait aimé appeler la famille Narjissi. Extrait:

C’est facile de dire des choses pareilles. Il fallait le faire, c’est tout. Les remords, c’est trop facile. Mais franchement, est-ce qu’il a vraiment pensé à le faire ? Je n’y crois pas trop.

Dans la foulée, elle indique aller très mal et indique que la colère est toujours présente. Extrait:

Elle est toujours là, voire pire. Parce que moi, tous les jours, je souffre de ne pas voir mon fils, de ne pas l’embrasser. Je souffre de me rappeler comment je l’ai laissé partir. Je m’en veux. Quand on lit les conditions dans lesquelles tout cela s’est passé, ça fait mal. Très mal.

Pour elle, il est impensable de reprendre le travail. Extrait:

Non. C’est impensable. Comment pourrais-je m’occuper des enfants des autres alors que je n’ai pas su m’occuper du mien ? (Valérie Narjissi est aide-auxiliaire dans une crèche.)

On résiste pour Medhi. Pour que la vérité soit faite, que la vérité soit dite, pour que tous les coupables soient jugés. Il ne faut pas qu’il y en ait un seul qui s’échappe. Ce n’est pas possible.

Elle ne manque pas de pester contre les deux encadrants de l’équipe de France U18 qui se renvoient la faute. Extrait:

J’ai l’impression d’être dans une grande cour de récréation : « C’est pas moi, c’est toi, je vais me faire taper sur les doigts. » On parle quand même d’encadrants qui ont regardé mon fils se noyer sans bouger. Ils étaient là, à quelques mètres, et ils n’ont pas bougé.

Nous, on imagine la scène, on imagine Medhi en train d’espérer qu’on vienne le sauver. Ce sont des lâches. Je n’ai pas de mots. Dès que j’y pense, cela me donne envie de vomir.

Elle explique à quel point cette plage de Dias Beach-volleys fait peur. Extrait:

L’endroit fait peur. C’est de l’irresponsabilité totale. Ce n’est pas parce qu’il y avait du soleil ce jour-là qu’il n’y avait pas des vagues de cinq mètres. Et ils ont mis les gamins dans l’eau ! Ils les auraient mis, leurs gamins, dans l’eau ? C’est insensé. Vous savez, ce qui me hante, c’est d’avoir fait confiance à la Fédération en pensant qu’ils étaient rigoureux, que tout était carré. Alors que c’est tout l’inverse.

C’est une accumulation de manquements, avec des enfants mineurs. Ils n’avaient pas à mettre un pied dans l’eau. Les années précédentes, jamais les enfants n’étaient allés se baigner sur cette plage. Jamais. C’est la décision d’une personne(le préparateur physique), et tout le monde dit : « OK, on y va, on laisse les gamins jouer. » C’était un bain de récup, paraît-il. Ce n’est pas possible de faire ça à cet endroit-là. Il y avait des piscines à l’hôtel ! Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. C’est de l’inconscience pure et dure.

Il n’y a pas d’enfants dans l’eau si tous les adultes n’y sont pas, c’est tout. C’est quand même la base de l’encadrement.

Elle explique pourquoi elle va se rendre en Afrique du Sud, au début du mois d’août. Extrait:

Compliqué. Mais on se doit de le faire. Pour voir Medhi, vu qu’on n’a rien…(Elle parle du corps de son fils qui n’a pas été retrouvé.) On va lui rendre hommage, en posant une stèle. On se raccroche à ça.

Elle indique que à la maison, tout est figé, notamment sa chambre. Extrait:

C’est figé. Tout est figé. On rajoute des petites choses, des petits mots que l’on reçoit. Tous les matins, je vais lui faire un bisou sur sa photo (une grande photo de lui sur un tableau posé sur son bureau). Tous les soirs également. On en est là.

Les hommages ont tous été très bienveillants envers l’enfant qu’il était. C’était un enfant plein de vie, qui aurait dû briller dans sa vie, dans le rugby, tout ce qui était si bien parti. Tout ce qu’ils nous ont pris, tout ce qu’ils lui ont pris. Je ne veux pas qu’il soit oublié.

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1 Commentaire

  1. Tifu 31 juillet 2025 at 09h- Répondre

    Bonjour et soutien ! Tellement OUF … Tellement difficile à survivre … Rugby ou pas, on est souvent seul dans ces moments malheureux ! La réalité est déjà inconcevable ! Je souhaite que les responsables assument pour ne rien ajouter au Drame… Bises

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