Kévin Bralley : « le Bayonne-Toulouse c’était un match fou »

Kévin Bralley : « le Bayonne-Toulouse c’était un match fou »

Le samedi 2 août 2025 à 18:57 par David Demri

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À seulement 30 ans, il incarne le renouveau de l’arbitrage français. Cette saison, il a découvert les joutes du Top 14 en tant qu’arbitre central, avec humilité, passion… et lucidité.

Originaire du Tarn, il revient pour Midi Olympique sur son parcours atypique, ses souvenirs marquants et les enjeux quotidiens du métier d’arbitre, entre pression permanente et moments de grâce.

Entré dans le monde de l’arbitrage à seulement 16 ans, le jeune trentenaire a grandi avec le sifflet à la main.

Il se souvient avec émotion de ses débuts, rendus possibles grâce à un soutien familial indéfectible. Extrait :

« Pas en Quatrième série. Sinon, j’ai arbitré dans toutes les catégories seniors et cadets. Mais ces moments-là, au début, étaient exceptionnels parce que je n’avais pas le permis. Donc ma maman, ou mon grand-père m’amenaient aux matchs. C’était génial, d’excellents souvenirs.»

Le Top 14, avec sa médiatisation et son intensité, est un autre monde.

Il ne minimise pas la difficulté d’arbitrer, mais pense aussi à ses collègues des échelons inférieurs. Extrait :

« C’est le plus dur, oui. Mais d’un côté, le secteur professionnel nous permet d’être protégés par les oreillettes, la vidéo, deux arbitres assistants confirmés, l’arbitre vidéo et les outils qui aident à prendre la décision. Ce n’est pas facile, c’est très complexe avec le contexte créé par les joueurs, les médias etc. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser aux arbitres dans les plus basses divisions, et chez les jeunes, confrontés à eux-mêmes face à un environnement très passionnel avec les parents, 300 personnes en bord de terrain… Là, la passion déborde et les joueurs susceptibles de calmer les esprits sont moins nombreux que chez les seniors. »

Pour lui, la vraie récompense n’est ni une reconnaissance médiatique ni une standing ovation. Extrait :

« C’est quand on ne parle pas de toi après le match. Tu sors d’un match où ça a tapé terriblement, ça jouait de partout… Un combat féroce mais on ne parle pas de toi. Ça, c’est la plus grande satisfaction. »

Parmi les moments marquants de cette première saison en Top 14, un choc se détache dans sa mémoire : Bayonne-Toulouse lors de la 9e journée.

Un affrontement intense et spectaculaire, qui l’a profondément marqué. Extrait :

« Oui, cette année, le Bayonne-Toulouse c’était un match fou. C’était mon troisième match de Top 14 et c’était dingue (12-8, J9). J’ai rarement vu une telle intensité sur l’ensemble de la saison, et même pour les phases finales. Le scénario fou, avec l’essai de Bayonne dans les derniers instants, le combat féroce dans tous les secteurs, des plaquages assénés au millimètre… C’était d’une extrême violence. C’est un bonheur même si sur le coup tu ne t’en rends pas compte quand tu es dedans. »

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