Quelques mois après son départ du Racing 92, Stuart Lancaster est revenu, sans filtre, sur son passage en Île-de-France.

Dans un entretien accordé au podcast Human Alchemy (voir ci-dessous), animé par le joueur anglais Ross Neal, l’ancien manager des Ciel et Blanc a dressé un bilan lucide, parfois critique, de son aventure avortée dans les Hauts-de-Seine.

Entre frustrations, désillusions et management innovant, l’Anglais n’a pas mâché ses mots.

Après une défaite contre le Stade français, Lancaster a imaginé une mise en scène audacieuse pour provoquer un électrochoc. Extrait :

« J’ai dit aux joueurs : “Je vais vous aligner en fonction de vos salaires, du mieux payé au moins bien payé. On va vous mettre en ligne. Ensuite, on votera pour désigner le joueur le plus respecté, puis on vous classera du plus respecté au moins respecté.” Je me disais que, logiquement, ceux qui ont les plus gros salaires devraient être les plus respectés, parce que ce sont les leaders, ceux qui montrent l’exemple. Je leur ai ajouté : “Vous pensez que ce sera le cas ?” Ils m’ont regardé et ils se sont dit : “Bon Dieu, il devient fou.” »

Finalement, l’exercice ne s’est pas concrétisé sous cette forme, mais l’Anglais a conservé son idée de classement basé sur le respect.

L’entraîneur a lancé une évaluation croisée entre les joueurs, sur trois critères bien précis. Extrait :

« J’ai demandé aux 45 joueurs de se noter sur dix entre eux sur trois critères : technique/tactique, physique, et mental. On a fait une moyenne des 44 évaluations. Techniquement et tactiquement, Gaël Fickou était le numéro un, Owen Farrell le numéro deux, ou peu importe. Physiquement, pareil. »

Mais le critère qui l’intéressait le plus concernait le mental et le leadership. Un domaine où certains cadres ont été sérieusement ébranlés.

Certains joueurs expérimentés ont découvert qu’ils n’étaient pas perçus comme des leaders par leurs coéquipiers. Extrait :

« Avant ça, certains des joueurs les plus anciens se voyaient comme des cadres, des leaders, persuadés d’avoir le bon état d’esprit… Même en leur disant dix fois « tu peux faire mieux », il a fallu ce retour à 360° de leurs coéquipiers pour qu’ils se disent : « Oh mon Dieu, ce n’est pas que Stuart qui le pense, mais tout le monde. Il faut que je hausse mon niveau ! » »

Malgré cette tentative de faire bouger les lignes, Stuart Lancaster n’est pas parvenu à transformer l’essai. Le 1er février 2025, il est remplacé par Patrice Collazo. Le Racing 92, pourtant armé pour jouer les premiers rôles, n’a pas trouvé l’équilibre attendu sous sa direction.

 

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