Carton rouge, carton orange : ce que disent vraiment les chiffres sur l’utilité de la mesure !
Carton rouge, carton orange : ce que disent vraiment les chiffres sur l’utilité de la mesure !
Le mercredi 6 août 2025 à 17:32 par David Demri
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À quelques semaines du coup d’envoi de la saison 2025-2026, le monde de l’arbitrage français affine ses réglages.
Réunis à Loudenvielle pour leur stage de présaison, les arbitres de Top 14 et Pro D2 ont planché sur la nouvelle règle du carton rouge temporaire, armés de statistiques précises et parfois étonnantes.
C’est désormais acté : dès l’ouverture des championnats professionnels français, le « carton orange » – équivalent d’un carton rouge temporaire de 20 minutes – sera intégré dans le règlement hexagonal. Ce dispositif, déjà expérimenté sur la scène internationale (Tournoi des 6 Nations, Rugby Championship…), vient compléter la panoplie disciplinaire, avec l’objectif d’introduire plus d’équité en sanctionnant sans forcément condamner une équipe.
Pour accompagner ce changement majeur, la cellule haute performance de la FFR, emmenée par Romain Poite et Mathieu Raynal, a livré une série de données statistiques issues de 320 matchs de Top 14 et 161 tests internationaux révèle Midi Olympique.
À la clé, des enseignements parfois contre-intuitifs.
Le moment du rouge fait toute la différence
Premier constat : le moment où est donné le carton rouge influence lourdement les chances de victoire. Si une équipe est réduite à 14 après la 60e minute, ses chances de s’en sortir sont loin d’être nulles. Au contraire : dans les rencontres internationales, aucune équipe n’a perdu après avoir reçu un carton rouge dans le dernier quart d’heure, et certaines ont même glané en moyenne 4,2 points après l’exclusion.
En Top 14, la tendance se confirme : 50% de défaites seulement pour les équipes avec une exclusion en première mi-temps, contre 63% entre la 40e et la 60e minute, et 69% dans les vingt dernières minutes.
Des tendances stables en Top 14
Autre enseignement : le nombre de cartons rouges reste globalement stable sur les trois dernières saisons de Top 14. Le ratio tourne autour de 0,1 par match, tandis que les cartons jaunes, eux, sont en nette augmentation, passant de 1,2 à 1,8 par match.
Concernant les performances globales des équipes sanctionnées, 59% des sélections ayant reçu un rouge ont perdu leur match, contre 61% dans le championnat français. Le poids du carton rouge reste donc significatif, mais pas systématiquement rédhibitoire.
Un outil pour une application plus nuancée
Le carton orange, en permettant le retour d’un remplaçant au bout de 20 minutes, vise à éviter les déséquilibres irrémédiables sur des fautes parfois jugées accidentelles. La France, jusque-là réticente à sa mise en œuvre, entend désormais se caler sur les standards internationaux, tout en gardant une lecture propre à sa culture arbitrale.
Le défi est désormais d’assurer une application cohérente et compréhensible pour tous les acteurs. Car si les chiffres éclairent les tendances, l’interprétation des faits de jeu restera toujours une affaire d’appréciation.
Toutes les données à retrouver sur Midi Olympique.
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1 Commentaire
Ben nous, on a réussi à perdre une finale de top 14 à 15 contre 14, je l’ai encore en travers celle là