La grosse mise au point de Mathieu Raynal concernant le carton orange avec un exemple concret !

La grosse mise au point de Mathieu Raynal concernant le carton orange avec un exemple concret !

Le jeudi 7 août 2025 à 0:25 par David Demri

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À quelques semaines du lancement officiel du Top 14 et de la Pro D2, les passionnés de rugby peuvent déjà s’attendre à une évolution marquante : celle de l’arbitrage.

Pas de révolution, mais une volonté affirmée de mieux faire respecter certaines règles déjà en vigueur. Et pour s’assurer que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, les arbitres et les staffs techniques se sont réunis récemment à Loudenvielle.

Cette grande réunion de présaison avait pour objectif de renforcer la clarté et la cohérence des décisions arbitrales. En première ligne : Mathieu Raynal, responsable des arbitres professionnels, qui a pris la parole auprès de Rugbyrama pour lever les zones d’ombre.

C’est la grande nouveauté de la saison en Top 14 et Pro D2 : un carton orange fera désormais son apparition dans les mains des arbitres. Mi-chemin entre le jaune et le rouge, ce nouvel outil disciplinaire a pour objectif d’apporter plus de clarté dans les situations litigieuses.

Jusqu’ici, les arbitres français devaient trancher entre deux extrêmes : exclure temporairement un joueur (carton jaune) ou l’expulser définitivement (carton rouge). Désormais, une troisième voie s’ouvre : le carton orange entraînera une exclusion de 20 minutes, sans retour possible pour le joueur, mais avec un remplacement autorisé une fois la sanction purgée.

Ce dispositif made in France se distingue clairement du protocole international. World Rugby applique déjà une exclusion temporaire de 20 minutes via le « bunker », mais sans distinction visuelle pour le public. En France, on mise au contraire sur une meilleure lisibilité grâce à ce carton orange bien identifié.

L’objectif ? Gérer plus justement les phases de jeu où l’intention n’est pas malveillante, mais où le geste reste dangereux. Ce sera par exemple le cas pour des plaquages ou déblayages techniquement mal maîtrisés, ou pour des situations à la frontière entre le jaune et le rouge, souvent sources de débats.

Le protocole reste inchangé pour les exclusions définitives : tout contact à la tête, jeu déloyal manifeste ou absence de circonstance atténuante recevable (notamment pour les attitudes illégales) entraînera un carton rouge classique. Mais pour les gestes jugés légaux dans l’intention mais dangereux dans l’exécution, l’arbitrage français veut introduire une gradation plus fine de la sanction.

C’est une approche qui tranche avec la rigueur absolue du protocole World Rugby. Là où l’instance internationale applique automatiquement une exclusion de 20 minutes pour tout geste non maîtrisé, la France veut juger au cas par cas, en s’appuyant davantage sur le degré de dangerosité et la clarté des circonstances.

Le carton orange devrait ainsi devenir une arme précieuse pour mieux protéger les joueurs tout en conservant l’esprit du jeu. Et surtout, il permettra aux spectateurs, joueurs et staffs de mieux comprendre les décisions prises sur le terrain. Une « French Touch » qui pourrait bien, à terme, inspirer d’autres nations.

Via Midi Olympique, Mathieu Raynal a donné son avis sur le sujet : 

“World Rugby a des procédures différentes des nôtres parce qu’ils disposent du bunker. Mais pour simplifier : chez nous, le carton rouge permanent reste exactement le même que l’an dernier, avec les mêmes critères d’observation. Le carton jaune aussi ne change pas. La seule nouveauté, c’est qu’on introduit le carton orange, pour trancher les situations ‘limites’, celles qui prêtaient souvent à débat.

Je vais donner un exemple concret : un plaquage haut avec contact à la tête. Il y a un jeu déloyal (légal, puisque c’est un geste technique non maitrisé, N.D.L.R.), effectué par un plaqueur debout, c’est donc un haut degré de danger. Mais il y a aussi un premier plaqueur qui s’engage proprement et qui constitue une circonstance atténuante. Le problème, c’est que cette circonstance atténuante fait baisser le porteur de balle, mais pas suffisamment pour réduire de manière significative le degré de danger.

Dans ce cas, on est entre le rouge (trop sévère) et le jaune (pas assez sévère). C’est exactement pour ces situations ‘entre-deux’ qu’intervient le carton orange. C’est ça, la logique.”

Dans la foulée, Mathieu Raynal indique que l’arrivée du carton orange en Top 14 n’augmentera pas le temps passé à la vidéo. Extrait:

“Dire que le carton orange augmentera le temps passé à la vidéo est faux. En réalité, on aura exactement le même nombre d’appels vidéo : environ 2,2 par match, pour un temps moyen d’environ 4 minutes. Pour mettre ça en perspective, on passe presque 18 minutes à jouer une mêlée, 12 minutes à faire les remplacements, et 10 minutes à jouer des touches.

Alors, est-ce que ces 4 minutes passées en vidéo sont vraiment ce qui prend le plus de temps ? Pas forcément. Est-ce qu’on passera plus de temps à la vidéo ? Non, car on aura toujours le même nombre de situations à contrôler. Ce qui change, c’est uniquement la sanction à appliquer : carton jaune, rouge, ou désormais orange. On n’ajoute pas de nouvelles situations à revoir en vidéo, on continue à contrôler les mêmes.

Le nombre d’appels vidéo ne bougera donc pas, c’est juste qu’au moment de la décision, les arbitres doivent choisir entre trois types de sanction. Et est-ce que ça rallonge le temps passé en vidéo ? Pas vraiment, car les procédures sont claires et respectées par tous.”

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1 Commentaire

  1. Mola the Best 7 août 2025 at 10h- Répondre

    A voir à l’usage. C’est bien de vouloir trouver des solutions pour faciliter l’arbitrage et de trouver la bonne sanction. Attention quand même de ne pas créer d’autres problèmes. L’arbitrage ne doit pas se préoccuper en permanence des doléances des spectateurs et des staff. Sa seule préoccupation c’est d’être le plus juste possible.

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