Laurent Labit règle ses comptes, révèle sa vérité et ne manque pas de recadrer Thomas Lombard et le Docteur Wild !
Laurent Labit règle ses comptes, révèle sa vérité et ne manque pas de recadrer Thomas Lombard et le Docteur Wild !
Le lundi 11 août 2025 à 0:08 par David Demri
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Le technicien Français Laurent Labit s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour raconter son départ du Stade-Français Paris, au cours de la saison 2024 / 2025.
Lors de cet entretien, ce-dernier n’a pas manqué de régler ses comptes et de rectifier certaines fausses informations qui ont pu paraître dans certains médias.
Dans un premier temps, il explique pourquoi il accepte enfin de briser le silence et de raconter sa vérité. Extrait:
Après tout ce que j’ai lu et entendu depuis le mois de mars, il est important pour moi d’apporter certaines précisions et de rétablir quelques vérités pour laver mon intégrité. Également pour éclairer tous ceux qui aiment ce club, qui le supportent et tous ceux qui m’ont fait confiance.
Avant toute chose, il affirme avoir décidé lui-même de quitter le Stade-Français et précise ne pas avoir été écarté. Extrait:
Je tiens à dire que j’ai quitté le club à ma demande après 16 mois de travail acharné. Ce n’est pas le club qui m’a écarté, c’est moi qui ai demandé à être libéré. Pour moi, actuellement, le club n’a pas les valeurs, ni le fonctionnement correspondant à ma façon de travailler, celle avec laquelle je fonctionne depuis plus de 20 ans.
Il explique comment tout a déraillé après la défaite concédée contre Toulon au Stade Mayol, le 22 février dernier. Extrait:
J’ai provoqué plusieurs réunions. J’insiste, ces réunions ont eu lieu sur mon initiative et pas à l’initiative de qui que ce soit, comme j’ai pu l’entendre ou le lire. La défaite à Toulon en soi, ce n’était pas là, pour moi, le point noir. Mais les résultats de ce jour-là, le Racing vainqueur à La Rochelle, Vannes qui bat Montpellier, nous amenaient à une place au fond du classement, potentiellement très dangereuse.
Or, durant ces 16 mois passés dans ce club, j’avais relevé de nombreux dysfonctionnements. C’est pour ces raisons-là que j’ai initié ces réunions avec la direction, avec le staff, avec les joueurs, et que j’ai posé ma démission et demandé à quitter le club.
Dans un premier temps, le club l’a refusée. Et dans un deuxième temps, le mercredi suivant, le président, le docteur Will, a accepté cette décision. Je n’ai donc pas pris part à la préparation du match suivant contre La Rochelle. Mais, dans ce club, un épisode en chasse un autre, tout ne s’est pas passé comme prévu. Normalement, tout aurait dû être réglé cette semaine-là, mais ça n’a pas été le cas.
A son grand désespoir, rien ne s’est alors passé comme prévu. Extrait:
On avait décidé, pour différentes raisons, en concertation avec les responsables du club de faire une déclaration commune après le match de La Rochelle, une fois que tout devait être réglé. Or, encore une fois, rien ne s’est passé comme prévu. On devait faire quelque chose d’intelligent, et qui aurait servi toutes les parties. Malheureusement, le président Wild, comme bien souvent, n’a pas été informé de cette décision. Voilà pourquoi il a annoncé dans la presse que je quittais le club avec effet immédiat.
S’il affirme avoir beaucoup de respect pour le président Hans-Peter Wild, il ne manque pas de le recadrer également à sa manière. Extrait:
J’ai toujours été respectueux envers le président. Je le remercie d’ailleurs pour tout ce qu’il apporte au club, notamment sur le plan financier. Sans lui, le club ne serait plus là. Je le dis en toute lucidité car c’est aussi grâce à lui que j’ai pu passer 16 mois à ce poste. Mais le président illustre à tous les niveaux de ce club, les nombreux dysfonctionnements. Je pense qu’il ne connaît pas bien son club, il ne sait pas qui fait quoi. Et on ne lui dit pas toujours la vérité.
Je lui ai souvent proposé de venir passer une ou deux journées au club pour qu’il apprenne à mieux cerner ses équipes, de venir passer aussi une journée de stage avec le staff et les joueurs, pour apprendre à nous connaître. Malgré ça, il n’est jamais venu. Il n’y a pas de patron au quotidien. Et, nombreux sont ceux qui profitent de cette situation. Rares sont ceux qui sont là pour les bonnes raisons, c’est-à-dire dans l’intérêt du club.
Pour gagner. Et pour revenir à sa déclaration après le match contre La Rochelle, c’est une illustration de plus de tous les dysfonctionnements du club. Forcément, en lisant ses déclarations, je me suis mis en colère. Le Docteur Wild pensait que tout était réglé, ce qui ne l’était pas du tout. J’insiste, nous avions décidé, avec le directeur général (Thomas Lombard, N.D.L.R.), de ne pas communiquer pour faire ensemble, comme je l’ai dit, une communication intelligente, afin que les deux parties sortent de cet épisode proprement.
Il en rajoute une couche en pestant contre la déclaration du docteur Wild affirmant que Paul Gustard était le seul patron à bord. Extrait:
Quand il passe au club, on sait qu’il va parler dans la presse. Seulement, il n’est pas informé de ce qu’il se déroule au quotidien. Personne n’a compris cette sortie. Seulement, ça a permis à certains de se trouver des excuses en disant que rien n’était clair, que personne ne savait qui était le patron. Or, en interne, les choses étaient très différentes, très claires. Mais ça a, encore une fois, jeté un trouble. Un de plus.
Lorsque le journaliste lui demande s’il est en colère envers Thomas Lombard, Laurent Labit ne dément pas. Extrait:
Le Stade français est le seul club de Top 14 dirigé par un président actionnaire absent 90 % du temps. Je le savais en choisissant de rejoindre le club. La gestion du club incombe dans cette organisation au Directeur Général. Or, il est très compliqué de travailler sans cadre, ni rigueur. Chacun fait ce qu’il veut dans ce club. J’ai donc déjà dit ce que j’avais à dire en interne, je n’en dirai pas plus.
À titre personnel, c’était le quatrième projet de club que je menais dans ma carrière de manager. Par expérience, je sais qu’il faut toujours au moins trois saisons pour constituer un staff et un groupe de joueurs, pour atteindre les objectifs de travail, et in fine atteindre les objectifs fixés. Mais pour réaliser cela, un alignement total entre le président, le directeur général et le manager est impératif. C’est ce que j’ai toujours connu dans mes précédents clubs. Alors, on peut être en désaccord sur certains sujets ou certaines décisions mais nous devons toujours être alignés et rester fidèles à la vision et aux objectifs fixés. Ce n’était pas le cas au Stade français.
J’ai toujours entretenu avec eux des relations humaines bonnes et cordiales. Seulement, nous n’étions pas alignés, ce qui a forcément eu un impact sur les relations professionnelles.
Il tente d’en tirer du positif. Extrait:
C’est une expérience qui m’a beaucoup enrichi et qui me servira encore dans le futur. Au fil de ma carrière, j’ai connu pas mal de réussites, j’étais peut-être peu trop confiant. Je savais qu’il y avait beaucoup de travail en arrivant, mais je pensais réussir à faire travailler tout le monde ensemble. Malheureusement, les conditions pour réussir n’étaient pas réunies.
Il ne manque cependant pas de pester contre la manière de fonctionner du club qui était catastrophique. Extrait:
De toute façon, il n’y a jamais eu de réelles réunions de travail entre le président, le directeur général et le directeur sportif. Quand il y en avait une, c’était toujours à la va-vite quand le président était de passage. On survolait les sujets, il n’y avait rien de construit. Après, quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Je tiens juste à signaler qu’à mon arrivée, j’avais quand même un joueur dans la masse salariale qui portait les couleurs du club voisin (Gaël Fickou, transféré au Racing en 2021). C’est intéressant de voir le montant qui était imputé dans notre masse salariale pour un joueur qui n’évoluait plus au Stade français.
Questionné sur son recrutement décevant, il se défend. Extrait:
Faire 100 % de réussite sur le recrutement, ça n’existe pas. Il y a des joueurs qui mettent plus de temps à s’acclimater pour X raisons mais qui peuvent s’acclimater et performer l’année suivante. Mais c’est un sujet intéressant dans ce club. Lorsque je suis arrivé, il n’y avait personne pour travailler sur la détection ou la relation avec les clubs partenaires. Quand j’ai demandé quelle organisation était en place, quel était le plan de succession, où se trouvaient les listings sur lesquels ils travaillaient pour les joueurs « pros », pour les jeunes et les joueurs suivis, il n’y avait rien. Le comble, c’est que de jeunes joueurs évoluant dans nos clubs partenaires signaient dans d’autres clubs de Top 14 parce que personne ne les connaissait. Ils n’étaient pas identifiés, on ne les suivait pas, on ne les avait pas rencontrés. Il a fallu tout mettre en place.
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3 Commentaires
Pauvre SF… le constat est accablant.
Et l’année précédente ce Club a fini 2ème de la saison régulière.
Miracle qu’un groupe peut faire, et ce pour la 2ème fois (autoentrainement à l’époque).
Gaêl Fickou, joueur du Racing 92, toujours dans la masse salariale du Stade Français, son ancien club ?……