À une semaine du coup d’envoi du Top 14, l’Aviron Bayonnais n’est pas seulement préoccupé par sa préparation sportive. En coulisses, l’avenir de Grégory Patat et sa cohabitation avec Laurent Travers agitent le club et inquiètent les supporters.

Le manager général, en poste jusqu’en 2026, a refusé la première offre de prolongation proposée par la direction. Une offre qui réduisait son champ de responsabilités au profit de Travers, arrivé cet été du Racing 92 en tant que directeur du rugby.

Ce partage des rôles, encore flou, interroge les 13 000 spectateurs présents jeudi à Jean-Dauger lors de la défaite contre Toulouse (28-24).

Patat, un homme respecté

Dans les travées du stade, le soutien au technicien gersois est unanime. Rémy, venu de Saint-Martin-de-Seignanx, redoute « une perte de cohésion si les tensions gagnent le vestiaire ». Martin, de Bayonne, craint que « ça tourne vite mal ».

Beaucoup soulignent son profil discret et travailleur. « C’est un taiseux, un homme calme, pas là pour se montrer. C’est ce qu’on aime ici », insiste George via Ici Pays Basque.

Pour de nombreux fidèles, la direction aurait dû sécuriser Patat bien plus tôt, après la saison historique conclue par une demi-finale. « Pourquoi attendre ? Il a fait ses preuves. On ne doit pas le perdre à cause d’ego personnels », tranche Muriel, d’Arcangues.

Travers, une arrivée qui divise

Si certains voient en Laurent Travers une opportunité de structurer le club grâce à son expérience, d’autres doutent de son rôle exact. « Son arrivée est floue. Si c’est pour prendre les décisions à la place de Patat, ce n’est pas une bonne idée », estime Stéphane, de Bénesse.

Maialen, venue avec ses enfants, met en garde : « Si ça fait voler en éclats ce que Patat a construit, ça n’a aucun sens ». Mickaël, croisé tribune Nord, va plus loin : « Travers a gagné un titre il y a longtemps, mais pourquoi déstabiliser une mécanique qui fonctionne ? »

La nécessité d’un cap clair

Tous les témoignages convergent : le club doit vite clarifier la situation pour éviter que ces incertitudes n’empoisonnent la saison. « On a besoin de continuité, sinon on repart de zéro », rappelle Emmanuel, éducateur.

Dans un contexte où Bayonne doit confirmer sa place parmi les solides équipes du Top 14, le défi n’est pas seulement sportif : maintenir l’unité autour du duo Patat-Travers sera crucial pour ne pas compromettre les ambitions basques.