Les blessures d’Ousmane Dembélé et de Désiré Doué en équipe de France, suivies d’une passe d’armes entre la FFF et le PSG, ont relancé le débat éternel : qui a la main sur les joueurs, leur club ou leur sélection ? Si le football semble encore chercher un équilibre, le rugby tricolore a su, ces dernières années, désamorcer les tensions.

Une convention claire et des échanges permanents

Après des décennies de bras de fer, Fédération Française de Rugby (FFR) et Ligue Nationale de Rugby (LNR) ont signé une convention précise encadrant la mise à disposition des internationaux.

Les données physiques et médicales sont partagées en continu grâce aux outils GPS, les staffs échangent chaque semaine et la cellule performance, dirigée par Nicolas Jeanjean, dialogue en direct avec Toulouse, La Rochelle, Bordeaux ou tout autre club fournisseur de Bleus.

Les entraîneurs de Fabien Galthié se déplacent régulièrement dans les clubs pour observer, dialoguer et ajuster, parfois plusieurs jours, en intégrant aussi la cellule médicale.

Anticipation et transparence

Un mois avant chaque rassemblement, le programme d’entraînement des Bleus est communiqué aux clubs. Objectif : éviter les mauvaises surprises, optimiser la préparation et limiter le risque de surcharges.

En cas de blessure, les protocoles sont clairs :

• Avant la sélection : le staff du joueur et celui de Marcoussis échangent pour décider d’un maintien, d’un aménagement ou d’un forfait.
• Pendant la sélection : les clubs reprennent la main, comme lors de la gestion du cas Antoine Dupont à Toulouse pendant la Coupe du monde 2023.

Un rapport gagnant-gagnant

Si les blessures restent une source de crispation, le climat général est apaisé. Sélection et clubs y trouvent leur compte : la FFR bénéficie d’internationaux préparés et suivis, les clubs d’un accompagnement médical et physique adapté, tout en protégeant leurs investissements sportifs et financiers.

Le contraste avec le football est frappant : alors que la FFF et le PSG se renvoient la responsabilité des pépins physiques, le rugby a su institutionnaliser la coopération. Objectif affiché : préparer dans la sérénité la conquête d’un premier titre mondial en 2027.