À peine revenu en France, Zach Mercer a déjà marqué les esprits. Pour son premier match sous les couleurs du RC Toulon, l’Anglais a signé un essai contre son ancien club, Montpellier, scellant une victoire 27-17.

Un retour en Top 14 qui sonne comme une revanche pour le troisième-ligne, assoiffé de jeu et de reconnaissance.

Lorsque Pierre Mignoni avait confié avant la saison : « Je le crois revanchard par rapport à son aventure anglaise », le manager varois ne s’était pas trompé. Car l’histoire récente de Mercer est faite de désillusions et de promesses avortées.

Montpellier, tremplin puis désillusion anglaise

Arrivé en 2021 dans l’Hérault presque incognito, l’ancien champion du monde U20 s’était imposé comme l’un des meilleurs joueurs du championnat. Artisan majeur du Brennus décroché par Montpellier en 2022, élu meilleur joueur du Top 14 la même année, il s’était offert une cote immense.

Mais son retour en Angleterre pour Gloucester, décidé afin de disputer la Coupe du monde 2023 avec le XV de la Rose, s’est transformé en cauchemar : non retenu par le sélectionneur, Mercer s’est senti trahi.

« Pour ce qui est du rugby, j’ai mis du temps à le digérer, mais c’est désormais clair dans ma tête : je préfère tout donner pour être un grand joueur de club que de courir après une carrière internationale qui ne veut pas décoller », a-t-il expliqué à Var Matin.

Une blessure transformée en force

Comme si cela ne suffisait pas, une rupture des ligaments croisés du genou gauche, en novembre dernier, l’a tenu éloigné des terrains pendant huit mois. Abandonné par son club, il a dû se soigner seul. Une épreuve qu’il a transformée en opportunité. « Cette blessure a, finalement, été une opportunité inouïe d’aider mon corps à récupérer… Ça m’a fait un bien fou », confiait-il à L’Équipe.

Aujourd’hui, il dit ressentir un second souffle : « Je sens comme un renouveau. Dans la tête, dans le corps. Là, j’ai fait du frais, et j’ai plus faim encore ».

Toulon comme terre de conquête

À 27 ans, Mercer n’a plus de comptes à rendre au XV de la Rose. Sa mission est claire : aider le RCT à soulever des titres. « Je veux gagner des titres avec Toulon ces trois prochaines saisons et je suis très enthousiaste à l’idée de ce défi », assure-t-il.

Un discours qui rappelle forcément celui d’un autre Britannique qui avait marqué Mayol : Jonny Wilkinson.

Revanchard, en pleine forme et déjà décisif, Zach Mercer pourrait bien être la pièce manquante des ambitions toulonnaises.