La deuxième journée du championnat de France a été marquée par une nouveauté qui n’est pas passée inaperçue : l’apparition du carton orange.

Utilisé à trois reprises, il a notamment concerné le demi de mêlée du Racing 92 Léo Carbonneau, sanctionné après deux avertissements.

Traditionnellement, deux cartons jaunes dans un même match signifiaient un rouge. Désormais, c’est un carton orange qui s’applique.

Ce fut le cas dimanche soir pour Léo Carbonneau, averti une première fois pour un en-avant volontaire (26e), puis sanctionné pour un jeu déloyal dans un ruck (78e). Résultat : un carton orange brandi par l’arbitre Jérémy Rozier.

L’histoire retiendra que Rob Simmons (Clermont) est devenu le premier joueur du Top 14 à écoper de cette sanction, pour un plaquage haut sur Grégory Alldritt. Quelques heures plus tard, Romain Taofifenua (Racing 92) subissait le même sort pour un geste dangereux sur Xan Mousques.

Particularité : ces trois sanctions étant intervenues après l’heure de jeu, aucun des joueurs n’a pu être remplacé après les vingt minutes prévues par le règlement.

Pour dissiper les doutes, Mathieu Raynal, patron de l’arbitrage français, rappelle, via Midi Olympique, le cadre d’utilisation de ce nouvel outil. Extrait :

« C’est une troisième sanction imposée par World Rugby à tous les pays du monde. Nous l’avons matérialisé par un carton orange au lieu du carton rouge de 20 minutes. »

Mais le message est clair : l’orange ne doit pas devenir une solution de facilité. Raynal insiste sur la hiérarchie des décisions arbitrales. Extrait :

« Ce qui est important c’est de connaître notre philosophie. Nous souhaitons que les arbitres réagissent comme si ce carton n’existait pas : si cela vaut un jaune, c’est carton jaune, si cela vaut un rouge, c’est carton rouge. Le carton orange doit être utilisé seulement pour des cas exceptionnels pour lui donner du sens. »

Pour Mathieu Raynal ce nouvel outil vise à mieux gérer les cas limites, là où la frontière entre jaune et rouge divise l’opinion. Extrait :

« Seules quelques situations ont divisé l’opinion entre le rouge et le jaune. Dans ces cas très rares, le carton orange avait toute sa place et aurait été la sortie la plus appropriée. »

Reste désormais à voir si les arbitres, comme les joueurs et les supporters, parviendront rapidement à intégrer cette nouveauté dans un rugby où la discipline est déjà un facteur déterminant.