Arrivé en France il y a dix ans, Paul Willemse a connu un parcours riche, entre Grenoble, Montpellier et le XV de France.

Désormais à la retraite forcée, il cherche à réinventer sa vie loin des terrains.

Il se confie à Midi Olympique.

Il revient d’abord sur ce moment clé qui a changé sa trajectoire. Extrait :

« Au départ, je ne pensais pas quitter l’Afrique du Sud aussi jeune. Mais le jour où Heyneke Meyer a pris en mains les Springboks, il a annoncé un groupe de quatre-vingt joueurs censés préparer le Mondial 2015 en Angleterre. Je n’étais pas de dedans et pensais alors que c’était injuste. J’étais en colère et le jour où mon agent (Laurent Laffitte) m’a contacté pour me dire que Grenoble, en Top 14, était intéressé, j’ai foncé. »

Son adaptation à Grenoble fut compliquée, surtout pour sa famille. Extrait :

« C’était dur, franchement. Je me suis marié très jeune et ma femme, à Grenoble, se sentait seule et triste. Je ne savais pas quoi faire… »

La suite s’écrira à Montpellier, dans un environnement plus favorable. Extrait :

« J’ai appris que Jake White venait d’engager cinq copains à moi à Montpellier et j’ai tout de suite pensé que c’était un merveilleux moyen de régler le mal-être de mon épouse. J’ai alors signé là-bas. »

Aujourd’hui, Paul Willemse regarde l’avenir avec prudence mais curiosité. Extrait :

« C’est bizarre de considérer la vie sans le rugby… Je vais avoir mes week-ends et je ne sais pas quoi en faire… Ma femme me verra tous les jours à la maison et elle ne saura pas non plus quoi faire de moi. (Rires) Vous savez, je suis rugbyman professionnel depuis mes 19 ans. Je n’ai pas connu d’autre expérience. Ces prochaines semaines, je vais donc essayer différentes choses et voir lesquelles me plaisent. Je gère aussi une marque de produits de nutrition (Built4life), que j’aimerais développer davantage. »

Le rugby, lui, n’est jamais loin. Extrait :

« Je donne parfois un coup de main au Rugby Club Nîmois (Fédérale 1), où je connais le vice-président. Mentalement, ça m’a d’ailleurs beaucoup aidé de revenir sur le terrain et communiquer avec les joueurs. Pourtant, je m’étais toujours dit que je ne serais jamais coach. »

Une nouvelle vie commence donc pour Willemse, partagée entre sa famille, ses projets et peut-être, un rôle futur dans le rugby. Mais cette fois, de l’autre côté de la ligne de touche.