Paul Willemse raconte la commotion qui a provoqué la fin de sa carrière

Paul Willemse raconte la commotion qui a provoqué la fin de sa carrière

Le mardi 16 septembre 2025 à 0:33 par David Demri

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C’est une scène qui paraît anodine sur un terrain de rugby. Un ballon porté, un choc à la mâchoire, une action comme tant d’autres.

Sauf que ce jour d’octobre 2024 face au Stade Français, Paul Willemse a basculé. Le deuxième ligne international n’est plus jamais revenu au haut niveau.

Cette commotion, la sixième en une seule année, aura été la dernière.

L’ancien Montpelliérain raconte avec précision ce moment où tout s’est arrêté.

Il s’est longuement confié via RMC Sport :

« Après le dernier gros choc que j’avais pris, je m’étais mis en repos pendant quatre mois. Les spécialistes m’avaient expliqué à ce moment-là que j’étais un cas orange, qu’il fallait attendre de voir comment ça allait se passer dans le futur, mais que si je prenais un autre choc il y avait un grand risque et qu’il faudrait arrêter.

Après quatre mois, premier match contre le Stade Français. Sur la première action, je porte le ballon, je prends un petit choc à la mâchoire, un truc normal que j’ai déjà pris mille fois. Sauf que celui-là m’a fait dormir deux ou trois secondes. Je suis sorti du terrain et je n’étais pas capable de passer le protocole. »

Un constat glaçant confirmé dès le lendemain par les médecins :

« Quand j’ai vu le spécialiste, il m’a dit que j’avais une fragilité qui n’était pas normale et que je ne pouvais plus être capable de faire ce que je faisais sur le terrain. Donc ça, c’était un peu dur. »

Cette séquence a marqué un point de non-retour.

Pour Willemse, il ne s’agissait plus seulement d’un énième protocole commotion mais bien d’un verdict médical sans appel : continuer signifiait s’exposer à des risques irréversibles.

Avec douze années de carrière au plus haut niveau, le guerrier du XV de France a dû se résoudre à l’évidence. Cette commotion de trop n’était pas une simple alerte, mais la fin brutale d’un chapitre.

Le joueur avoue que cette décision n’a pas été simple à accepter :

« Oui, ça a pris un peu de temps parce que c’était dur de l’accepter. J’ai essayé quand même de regarder toutes les possibilités et de voir s’il n’y avait pas une petite possibilité de revenir sur le terrain. Ce n’était pas possible. Je l’accepte maintenant. »

Une blessure invisible, mais déterminante

Contrairement aux blessures classiques, les commotions ne provoquent pas de douleurs permanentes dans le corps, rendant l’arrêt encore plus difficile à comprendre et à accepter : 

« Parce que ce n’est pas comme les autres blessures. Tu ne sens rien dans ton corps donc tu as toujours l’envie de jouer. Tu sens que ton corps va bien, mais le médecin te dit ‘non’. Même les symptômes qui me restent, tu te dis que ça va passer. Le guerrier qui est dedans, il te dit ‘Non, mais ça va… On prend un peu de temps, on va voir après trois mois’. Mais en fait avec le temps, certains symptômes sont toujours là. »

Préserver l’avenir plutôt que risquer l’irréparable

Après douze années de carrière au plus haut niveau, Willemse a dû se résoudre à privilégier sa santé et celle de ses proches :

« Il faut prendre du recul et voir le risque qu’il y a par rapport à ce qu’il y a à gagner. Ce n’est pas très intelligent de prendre un risque après 12 ans de carrière pour ajouter encore une autre commotion avec un risque très élevé. Enlever un peu le stress à ma famille et mes proches, c’est le meilleur choix. »

Avec cette annonce, c’est l’un des grands combattants du rugby français qui quitte prématurément la scène. Mais pour Willemse, mieux vaut tourner la page à temps que de mettre en péril son avenir.

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