Paul Willemse : « Je vais avoir mes week-ends et je ne sais pas quoi en faire »

Paul Willemse : « Je vais avoir mes week-ends et je ne sais pas quoi en faire »

Le jeudi 18 septembre 2025 à 9:42 par David Demri

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Le couperet est tombé. À 32 ans, Paul Willemse a annoncé lundi la fin de sa carrière. Cinq commotions en dix-huit mois auront eu raison du deuxième ligne du MHR et du XV de France.

Ému, le joueur s’est confié via Midi Olympique :

« Pendant un an, je me suis refusé à accepter ce qui arrivait. Je n’ai pas voulu croire que c’était la fin. »

Mais la réalité est devenue implacable : migraines, nausées et vertiges, même lors de simples moments de jeu avec ses enfants. « Au quotidien, c’est gérable mais je ne peux pas dire, non plus, que je suis nickel. »

Plus encore que la douleur physique, Willemse évoque le vide :

« Ces derniers mois, je n’exerçais plus mon métier et me sentais inutile. En gros ? Tu ne sais plus qui tu es, tu perds confiance, tu deviens fou… »

Avec une pointe d’ironie, il glisse néanmoins :

« C’est bizarre de considérer la vie sans le rugby… Je vais avoir mes week-ends et je ne sais pas quoi en faire. Ma femme me verra tous les jours à la maison et elle ne saura pas non plus quoi faire de moi. »

Mais derrière l’humour, la question de sa reconversion demeure :

« Je n’ai pas eu d’autre expérience professionnelle que celle propre à mon sport. Ces prochaines semaines, je vais donc essayer différentes choses et voir lesquelles me plaisent. »

Son parcours reste marqué par un départ houleux de Grenoble.

Fabrice Landreau se rappelle : « Paul a réalisé avec nous quelques matchs incroyables et puis… »

Une rupture vécue différemment par Willemse qui décidait alors de rejoindre Montpellier :

« Les premiers mois, à Grenoble, c’était dur. Je me suis marié très jeune et ma femme, là-bas, se sentait seule et triste. […] Quand j’ai appris que Jake White venait d’engager cinq copains à moi à Montpellier (Jacques Du Plessis, Wiian Liebenberg…), j’ai tout de suite pensé que c’était un merveilleux moyen de régler le mal-être de mon épouse. J’ai alors signé là-bas. »

Avec Montpellier, puis en équipe de France, il a bâti sa réputation de roc, formant une seconde ligne emblématique avec Bernard Le Roux.

Ses débuts en Top 14 restent un souvenir marquant :

« Mon premier match, je l’ai disputé contre Toulon. En face, j’ai retrouvé deux de mes idoles de jeunesse, Bakkies Botha et Juan Smith. C’était énorme ! »

Malgré une fin abrupte, Willemse refuse toute rancune envers le rugby :

« Même s’il reste encore beaucoup de choses à faire vis-à-vis de la santé des joueurs, j’ai fait partie d’un rugby ayant eu conscience du danger que représentaient les commotions. Personne ne m’a jamais poussé à reprendre trop tôt. »

Il tourne la page, avec ses blessures, ses trophées et ses cicatrices. L’histoire d’un colosse qui quitte le terrain, marqué par la gloire mais aussi par le prix d’un sport de combat.

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1 Commentaire

  1. Mola The Best 18 septembre 2025 at 13h- Répondre

    Sympa pour sa famille…..