Retour sur l’incroyable transfert de Gaël Fickou du Stade-Français vers le Racing 92 : « On s’était fait avoir par les agents ! »

Retour sur l’incroyable transfert de Gaël Fickou du Stade-Français vers le Racing 92 : « On s’était fait avoir par les agents ! »

Le jeudi 18 septembre 2025 à 23:51 par David Demri

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Chaque semaine, Midi Olympique raconte le transfert d’un joueur en Top 14.

Ce vendredi, le bi-hebdomadaire a décidé de revenir sur le départ de Gaël Fickou du Stade-Français Paris vers le Racing 92.

Le départ de Gaël Fickou du Stade Français vers le Racing 92 restera comme l’un des transferts les plus marquants et inattendus du rugby français. Déclenché en pleine saison 2020-2021, il a fait couler beaucoup d’encre et laissé une trace durable dans l’histoire du Top 14.

Un appel qui change tout

Le 24 janvier 2021, Fickou disputait un match à Toulon sous les couleurs parisiennes, loin d’imaginer que ce serait sa dernière apparition en rose.

Quelques jours plus tard, en plein Tournoi des Six Nations, l’international apprend la nouvelle par son agent :

« Pendant le Tournoi, mon agent m’a appelé pour me dire qu’il avait une mauvaise nouvelle. Le Stade français souhaitait me libérer. ‘Mais j’ai aussi une bonne nouvelle’, a-t-il ajouté : le Racing 92 est très intéressé pour te reprendre. »

Initialement prévu pour la fin de saison, le transfert est accéléré.

Une décision qui surprend le joueur :

« Les deux clubs avaient déjà parlé, oui. Il y avait eu des contacts. C’est ce qui m’a le plus déçu. Je peux comprendre le choix du Stade français. On en a discuté, il n’y a aucun problème. Mais il y a des façons de faire. On aurait dû me concerter avant. »

Le clash avec Hans-Peter Wild

L’annonce de son départ en avril provoque une réaction virulente du propriétaire du Stade Français, Hans-Peter Wild, qui n’hésite pas à critiquer son joueur :

« Je suis très déçu, déçu par son état d’esprit. Ça ne se fait pas de quitter ses partenaires en cours de saison. On s’était fait avoir par les agents. Gaël avait un très long contrat chez nous (5 ans). La première année, il a fait une bonne saison. Mais la seconde, il n’a joué que six matches et cette saison seulement huit. Gaël nous coûte un million d’euros la saison. Donc chaque match, c’est 150 000 euros ! C’est juste incroyable ! »

Fickou, piqué au vif, répond sans détour :

« Les rôles ont été inversés, tout le monde le sait. Tous mes coéquipiers le savent. Et si on réfléchit deux secondes, pour signer un contrat, il faut deux personnes… J’ai accepté de partir parce que le club voulait recruter des joueurs, alors que je n’étais jamais là. Je l’ai très bien compris. Mais j’aurais voulu qu’on me le dise en face, comme des hommes. »

Et d’ajouter :

« Je pouvais rester. J’avais un contrat. Mais à quoi bon venir tous les jours dans un club qui veut vous libérer ? S’entraîner, c’est mental. Alors, si tu ne représentes plus d’intérêt pour le club… »

Un coup en or pour le Racing

En 2018, Paris avait déboursé 700 000 euros pour s’offrir Fickou. Trois ans plus tard, le Racing le récupère pour une somme avoisinant 350 000 euros, avec une partie du salaire encore prise en charge par son ancien club.

Une aubaine pour Jacky Lorenzetti :

« Un jour, un agent nous appelle en nous disant : ‘Le Stade français veut se séparer de Gaël Fickou. Êtes-vous intéressé ?’ Lorsque Laurent Travers m’en a parlé, j’étais un peu incrédule. Gaël Fickou, c’était quand même le meilleur joueur du Stade français ! »

Le président francilien confiera plus tard :

« Nous avions déjà regardé Gaël Fickou il y a trois ans. L’affaire ne s’était pas faite parce que le Stade français avait dépensé une fortune pour le faire venir. Depuis, ils ont changé d’avis, voilà tout… »

Le destin, cruel et ironique

La saison se termine par un scénario digne d’une série. Le Stade Français arrache une qualification in extremis en phase finale et retrouve… le Racing en barrage. À la Paris La Défense Arena, Fickou, associé à Virimi Vakatawa, punit ses anciens coéquipiers en inscrivant un essai dès la 5e minute. Score final : 38-21.

Le transfert de Gaël Fickou, marqué par tensions, incompréhensions et coups d’éclat, s’achève sur cette victoire symbolique. Un épisode qui restera comme l’un des feuilletons les plus mémorables du rugby français.

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