Ce jeudi, Midi Olympique revient sur l’arrivée mémorable de Tana Umaga au sein du Rugby Club Toulonnais, en 2006.

En 2006, alors que Toulon végète en Pro D2, Mourad Boudjellal signe un coup de tonnerre : faire venir Tana Umaga, capitaine des All Blacks et meilleur trois-quarts centre du monde. À l’époque, la deuxième division française est un championnat terne, sans éclat médiatique.

Mais l’ambition du nouveau président varois change la donne. « Faire venir le meilleur joueur du monde en Pro D2, ce n’était pas si facile », confiera-t-il plus tard.

Umaga, tout juste retraité du rugby international, hésite. Boudjellal raconte la genèse : « Je lui écrivais le matin et il répondait le soir. J’attendais toujours le mail où il dirait « c’est gentil mais… ». Puis, comme le « mais » ne venait pas, je me suis dit qu’il ne savait probablement pas qu’on était en Pro D2. Donc, à chaque fois qu’on discutait, je lui parlais de « championnat de France », sans lui préciser Top 14 ou Pro D2. Et puis un jour, il a dit oui. »

Le contrat est exceptionnel : huit matchs pour 300 000 euros, financés de la poche du président. « Je voulais faire un truc incroyable. Quelque chose d’irréel ! », poursuit Boudjellal.

La nouvelle fuite rapidement et fait la Une de Midi Olympique, provoquant un séisme dans le rugby français.

Le 29 octobre 2006, Umaga dispute son premier match avec Toulon contre Lyon. Il inscrit un essai et fait chavirer Mayol. « Avec Tana, on a amené la télé en Pro D2 », résumera l’homme fort du RCT.

Initialement prévue pour une courte pige, l’aventure d’Umaga se prolonge. Le Néo-Zélandais devient manager général et ouvre la voie à l’arrivée d’autres légendes : Wilkinson, Giteau, Botha, Gregan, Matfield ou Collins. Avec eux, Toulon retrouve l’élite et conquiert l’Europe.

En 2006, l’arrivée de Tana Umaga a transformé le RCT, bouleversé le rugby français et prouvé que l’impossible pouvait devenir réalité.