Ugo Seunes : « Aller à Perpignan et d’en revenir le soir même en avion privé, c’était lunaire ! »
Ugo Seunes : « Aller à Perpignan et d’en revenir le soir même en avion privé, c’était lunaire ! »
Le jeudi 25 septembre 2025 à 12:08 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Propulsé en Top 14 quinze mois après la Nationale puis la Pro D2, l’ouvreur de 24 ans Ugo Seunes garde l’émerveillement intact.
Ce-dernier s’est confié via L’équipe :
« Le truc qui m’a le plus émerveillé depuis que je suis au Racing, c’est d’aller à Perpignan et d’en revenir le soir même en avion privé ; c’était lunaire ».
Qu’il porte aujourd’hui le n°10 d’un club abonné aux grands stratèges tient presque du hasard assumé :
« Je n’aurai jamais la carrière de tous ces grands numéros 10, sourit-il. Moi, je ne voulais pas être pro. Mais je n’ai aucune rancœur contre Agen (son club formateur) qui ne m’a pas gardé après les Crabos (juniors). Comme ça, j’ai pu aller faire mes études de commerce à Toulouse et jouer à Blagnac. On était bien là-bas. Certainement que j’y serais encore si le club n’avait pas coulé financièrement. »
À Blagnac, Christophe Deylaud a très vite perçu l’original :
« Il était devenu Blagnacais et si je ne lui bourre pas le mou pour aller passer les essais à Aurillac, pas sûr qu’il y aille. Il a un côté amateur, pur passionné de rugby, pas du tout dans la recherche du contrat. »
Le premier contact est resté légendaire :
« Et lui aussi doit s’en rappeler ! Je le reçois sur les recommandations de Jérôme Miquel (ancien ouvreur d’Agen) qui me dit que c’est le fils d’un ami. Je lui fais faire le tour du club et lui dis qu’il s’entraînera avec les juniors. Et là, avec son petit cheveu sur la langue, il me répond : »Ah ben, si c’est pour jouer avec les juniors, moi je vais ailleurs ». Ah bon, c’est comme ça ? Je le prends au mot et je l’envoie le lendemain avec les Espoirs en lui précisant bien qu’il se trompe sur lui-même dès le premier entraînement, ce n’est effectivement pas à Blagnac qu’il faut venir. Et alors ? Alors, il a mis tout le monde d’accord. »
Seunes assume sa trajectoire à contre-courant :
« Je trouve que c’est plus sympa de jouer en équipe première en Fédérale 1 qu’en Espoirs », et, dit-il encore : « Avant Aurillac, j’avais eu des approches de clubs de Pro D2 mais ça ne m’intéressait pas. »
Ce que Deylaud résume ainsi :
« S’il a une force ce gamin, c’est cette liberté, dit Deylaud. Ugo, il n’est pas formaté. Il ne récite pas machinalement ce qu’on lui a expliqué dans les centres de formation. Il est joueur. Rugbystiquement, il est coquin. Et quand tu es coquin, tu veux gruger l’adversaire. Ugo est un joueur de lecture, qui regarde ce qui se passe autour et qui n’a pas peur de tenter. Oui, c’est à double tranchant mais ce garçon peut faire basculer des matches. Mais il sait aussi quand il faut respecter le jeu. S’il faut taper des quilles toute la journée, il saura le faire. »
Arrivé à l’Arena, l’élève modèle a d’abord sur-joué la prudence :
« J’arrive de Pro D2, à un poste important où ils ont toujours eu des internationaux et j’ai voulu être trop propre, raconte-t-il. Le premier mois, j’ai pas été très bon à l’entraînement. J’ai fait tomber autant de ballons que dans toute ma carrière. Je ne jouais pas mon jeu. Et puis je me suis dit que je devais me servir du match contre Bordeaux (sa première titularisation, succès du Racing 44-32) pour montrer à l’équipe qu’elle pouvait me faire confiance. Même si je ne suis pas un grand nom. »
Publicité
0 Commentaire