Avec l’absence prolongée de Kyle Sinckler, Dany Priso s’est lancé un défi de taille : passer à droite de la mêlée, un poste qu’il découvre en Top 14. L’international français s’explique sur cet apprentissage intensif et exigeant.

Il s’est confié via Midi Olympique. Extrait:

« Je préfère être le soldat que celui qui parle beaucoup (sourire). »

Référence à gauche de la mêlée, il a relevé le défi lancé par Pierre Mignoni, celui d’élargir sa palette pour aider le collectif :

« Ça a éveillé un peu mon côté compétiteur. Je me suis demandé si j’étais capable de le faire. Quand j’ai accepté, j’ai tout mis en place pour que ce soit carré. Quand j’entreprends des choses, je veux que tout soit bien fait. Je ne me suis pas mis là pour être la risée du Top 14 et me faire plier tous les week-ends. Je n’ai pas envie de me faire soulever. Maintenant, je vais donc me battre pour que l’équipe garde son standard en mêlée. À Toulon, la mêlée est dans l’ADN du club et je le prends comme un énorme défi à relever. »

Préparation physique et travail technique ont rythmé son été :

« Je suis comme un gosse qui apprend à marcher. Dans la salle de musculation, j’ai continué mon travail de routine, notamment sur tout ce qui concerne le renforcement de la nuque. Si tu n’es pas fort ici, tu ne joues pas pilier, que ce soit à droite ou à gauche. C’est un peu comme les boxeurs qui se renforcent pour encaisser les coups. Nous, on prend quasiment une tonne à cet endroit lors des mêlées. »

Encore en rodage, Priso s’appuie sur l’expérience de ses coéquipiers :

« Pour l’instant, je discute avec Beka (Gigashvili) ou Kyle (Sinckler). Je joue encore beaucoup avec ce que j’ai appris à gauche. Je sais ce qui embête un gaucher, donc j’essaie de contrer les adversaires. J’accorde aussi beaucoup d’importance à ma liaison et à mes appuis. Pour être très clair, à gauche, tu pousses en mêlée avec ta jambe extérieure.

À droite, il faut que j’attaque avec la jambe intérieure. C’est facile à vous dire, mais avec une tonne à supporter, ce n’est pas simple de démarrer du bon pied (sourire). Il faut donc démarrer du bon pied, et surtout au bon moment. Cela demande un timing à maîtriser pour ne pas faire n’importe quoi et se mettre en danger physiquement. »

Pour conclure, Dany Priso explique travailler beaucoup sur les piliers gauches maintenant, pour connaitre ses prochains adversaires. Extrait:

« Je connaissais tous les droitiers du Top 14, maintenant je travaille sur les gauchers (sourire). J’utilise beaucoup plus les retours vidéo, même si la mêlée reste avant tout du ressenti à mon sens. Il y a des sensations que personne ne peut comprendre hormis ceux qui sont à l’intérieur. Les autres joueurs, les journalistes et même les arbitres, que je respecte, ne peuvent pas parler à propos de ça (rires). C’est un duel, différent à droite ou à gauche par rapport à l’attaque, mais au fond de nous, on sait qui gagne le combat à chaque fois. »

De son côté, Pierre Mignoni explique sa décision de faire basculer Dany Priso au poste de pilier droit. Extrait:

« Tout d’abord, Dany était d’accord pour le faire. Pour Daniel Brennan, ce n’était peut-être pas le bon moment pour lui. On n’impose pas les choix. Dany n’a pas été surpris quand on en a discuté. ‘Brique’ (Éric Dasalmartini, entraîneur des avants) pense qu’il fait partie des joueurs qui peuvent avoir une polyvalence. C’est un atout supplémentaire pour lui, comme pour nous. En revanche, il était hors de question de le mettre en danger. Vous savez, Dany est déjà costaud, mais il a surtout entrepris un travail remarquable. »