Le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est longuement confié via One Two Trillo, une émission diffusée sur YouTube.

Ce-dernier est notamment revenu sur ses années avec Bernard Laporte, à la tête du RCT.

Il ne manque pas de dire le plus grand bien de l’ancien manager du RCT et ex-sélectionneur du XV de France.

A lire ci-dessous :

« Bernard Laporte ? C’est un meneur. C’est quelqu’un qui réveille les morts. Il avait cette capacité de faire peur à tout le monde et transcender les gens. Il a tué certains joueurs. On les ramassait parfois à la pelle (rire). J’ai adoré travailler avec Bernard. On avait une relation de confiance, je me suis beaucoup inspiré de lui. Mais je n’ai jamais voulu faire du copier coller, même si nous avons le même tempérament.

Il a sa personnalité, parfois je n’étais pas d’accord avec lui. Mais on a toujours cette franchise de se dire les choses, on avait ce rapport de confiance et c’est pour ça que ça a marché. Je sais qu’il est dur avec les joueurs. Je l’ai vu pendant 8 ans entrainer l’équipe de France. Quand tu es joueur, tu scrutes ton entraineur et je le connaissais par coeur. Mais lui ne me connaissait pas dans ce rôle d’entraineur et il a peut-être été surpris à l’époque.

Bernard Laporte a cette force : il peut te tuer comme ça m’est arrivé de le faire aussi. Mais il a cette capacité à être très dur et à la fois de passer à l’éponge et de revenir au naturel comme si rien ne s’était passé. Il t’aidait pour être meilleur. Il avait ce côté où il amenait tout le monde dans une histoire et réussir son chemin.

On avait un entraîneur principal et deux adjoints, des prépa physiques. On commençait à se staffer avec des entraineurs de la défense. Avec Bernard Laporte, c’était : soit c’est bien, soit c’est nul. Il arrivait, il avait ce côté « non non on ne fait pas » et il te changeait tout en cinq minutes. On se demandait ce qu’on allait faire. Il prenait la séance en main en cinq minutes et ça fonctionnait. Tu ne peux plus faire ça aujourd’hui car tout le monde a un rôle bien précis. Ce que je n’aime pas, c’est quand tu t’occupes seulement d’un secteur. Je n’aime pas mettre les gens dans une case. Il faut faire autre chose sinon tu te prives de l’essentiel : celui d’entraîner et pas uniquement dans le secteur que tu connais. Il ne faut pas cloisonner et faire travailler les gens ensemble. »

Il rappelle avoir vécu des moments incroyables avec Bernard Laporte. Extrait:

« Cela nous arrive de nous appeler. Mais ce que nous avons vécu ensemble, ça ne pourra jamais s’effacer. On sait ce que nous avons vécu ensemble avec Jacques Delmas, Mourad Boudjellal, c’était irréel par moment ! Gagner trois Champions Cup, ça ne s’est pas refait. Laporte avait dit qu’on allait se revoir dans 10 ans et on s’est revu. C’était quelque chose. On en reparlera et il avait raison, on en reparle.

Mais maintenant, j’aimerai que l’on en parle moins à Toulon. C’est un héritage trop lourd pour les joueurs d’aujourd’hui. Quand tu es en haut, il faut rester en haut et tu connais des bas. Le club a connu des bas et c’est une bonne chose aussi. Tu crois que parce qu’il reste quelques joueurs, tu penses que c’est la même équipe et tu t’endors. Si tu n’a pas cette envie de progresser, tu régresses. »