Le Salary Cap est-il désormais obsolète ?

Le Salary Cap est-il désormais obsolète ?

Le vendredi 3 octobre 2025 à 7:50 par David Demri

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Le débat autour du salary cap du Top 14 a pris une nouvelle dimension après les déclarations d’Antoine Dupont.

Le capitaine du Stade Toulousain et du XV de France a dénoncé jeudi une « chasse aux sorcières » orchestrée par la Ligue Nationale de Rugby (LNR). Pour lui, ce dispositif, instauré en 2010 pour réguler les finances des clubs, est devenu trop intrusif et ne correspond plus à la réalité économique actuelle.

Le salary cap plafonne la masse salariale des clubs à 10,7 millions d’euros. Importé du sport américain, il avait pour but de maintenir une certaine équité en empêchant les plus riches d’écraser la concurrence. Mais son application s’est complexifiée au fil des années : il inclut désormais indemnités de transfert et exploitation de l’image des joueurs. Plusieurs clubs ont même tenté de le contourner.

La LNR défend l’outil, présenté comme « un outil de régulation essentiel à la productivité et au développement durable du rugby professionnel visant à maintenir l’équilibre compétitif du championnat, car la masse salariale des joueurs est un élément déterminant de la performance sportive des équipes ».

Antoine Dupont, lui, déplore que les joueurs soient les premiers perdants. « On se retrouve dans une économie du rugby qui est grandissante (…) grâce à nous les joueurs au milieu et au final on n’est pas bénéficiaire de ça puisque le salaire stagne, voire baisse, et on ne peut pas utiliser notre image… » Ambassadeur de Peugeot, il rappelle que « les règles du salary cap (…) nous empêchent d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques ».

Selon lui, « il y a 4-5 ans il n’y avait pas de sujet. Aujourd’hui ça devient problématique pour la majorité des joueurs de l’équipe de France (…) car on sait déjà qu’on est restreint par ce salary cap. » Et d’ajouter : « Même dans leur droit de regard, ils essayent d’être de plus en plus invasifs en nous demandant de citer tous les partenaires qu’on a. On arrive un peu dans une chasse aux sorcières où ils veulent démasquer les tricheurs mais ça en devient ridicule… »

Face à ces critiques, la LNR a tenté de calmer le jeu. « La LNR n’interdit en aucun cas à un joueur de disposer de son droit à l’image. Ce qui est prévu, c’est que les contrats conclus avec une entreprise partenaire du club soient déclarés dans le salary cap par les clubs. C’est un principe de transparence, récemment renforcé. » L’instance rappelle aussi qu’« une réflexion de fond est engagée avec les clubs sur l’ensemble du dispositif » et que « le débat est totalement ouvert et aucune orientation n’est privilégiée à ce stade ».

Le clash autour du salary cap est désormais ouvertement porté par la plus grande star du rugby français.

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  1. marc 83 3 octobre 2025 at 08h- Répondre

    Il cherche nettement à toucher plus, peux ton le lui reprocher ?

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  2. Miles 3 octobre 2025 at 09h- Répondre

    Si je comprends bien la réponse de la LNR, c’est que les joueurs font ce qu’ils veulent de leur droit d’image SAUF si l’argent perçu provient d’un partenaire du club. Evidemment que ce sinon, c’est trop facile de contourner le salary cap…

    En d’autres termes, que Dupont fasse de la pub pour Renault et il n’y aura pas de souci!

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    • NINOU 3 octobre 2025 at 10h- Répondre

      Exactement !
      À lui, et aux autres, de trouver un partenariat qui n’est pas « installé » financièrement dans le club ….

      • Sam 3 octobre 2025 at 14h- Répondre

        Euh t’es au courant du nombre de partenaires (plusieurs dizaines) qu’ont les clubs de rugby ?

  3. Good Game 3 octobre 2025 at 10h- Répondre

    Le débat (droit à l’image) que réouvre Dupont (auparavant porté par Boudjellal) ne concerne principalement qu’une minorité de joueurs: les internationaux + ceux qui jouent dans des grands clubs.
    Si le joueur peut valoriser son image à côté de son activité sportive, il devrait pouvoir le faire. Après, on a vu les dérapages aussi.
    Pas évident à contrôler.

    Toutefois, ça ne remet pas en cause le SC
    Je sais que les clubs de millionair.es RCT / Racing / UBB / MHR / SF vont vouloir s’engouffrer dans la brèche et revenir à l’époque des gros salaires entre 1 et 2M d’euros.
    Très bel édito d’opinion David d’ailleurs.

    Personne ne regrette cette époque, sauf ceux qui n’arrivent pas à former des joueurs.
    Quel joie de voir autant de jeunes sortir de nos centres de formation.
    Par ailleurs, 10 clubs sur 14 sont déficitaires et donc la solution serait de supprimer le SC pour qu’ils soient encore plus à perte ?? ça se voit que ce n’est pas vous qui payez.