Jean-Dauger sera en effervescence dimanche soir. L’Aviron Bayonnais, habitué à recevoir le Stade Toulousain affaibli par les doublons internationaux, s’apprête cette fois à croiser le chemin d’un champion de France en pleine puissance. Une rareté qui change la donne.

Midi Olympique fait le point sur ce choc.

Il faut remonter à décembre 2020, en pleine crise sanitaire et devant des tribunes vides, pour trouver trace d’une venue de Toulouse avec ses cadres au Pays basque. Depuis, le champion en titre n’avait plus foulé la pelouse bayonnaise avec toutes ses stars, provoquant parfois l’agacement de son encadrement.

« C’est une équipe qu’on joue tout le temps en doublons, donc c’est assez particulier. Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres équipes », pestait Jean Bouilhou en 2024.

Clément Poitrenaud renchérissait : « Les Bayonnais, on va les jouer encore une fois en doublon dans quelques semaines. Je crois que depuis 2020, nous ne les avons pas joués à plein. Ça va commencer un peu à se voir… Il va falloir faire quelque chose. »

Tayeb veut assumer l’ambition

Cette fois, le scénario est tout autre. Ugo Mola pourra aligner ses meilleurs éléments, et cela n’effraie pas le président bayonnais.

« Mais Toulouse, ça reste avant tout 50 joueurs de très haut niveau, qui joueraient dans tous les clubs de France. Tant mieux qu’on les joue au complet, ça évitera que les gens parlent de favoritisme et qu’il y ait la polémique. J’espère que ce sera une double motivation, pour nos joueurs, de n’affronter que des grands joueurs. Si on veut être dans la cour des grands, il faut jouer le Stade Toulousain en toute possession de ses moyens. Il faut assumer les objectifs du club », affirme Philippe Tayeb.

L’homme fort de l’Aviron se souvient d’ailleurs de la demi-finale perdue face aux Rouge et Noir la saison dernière (32-25) : « Je ne crois pas que notre performance, en demi-finale, ait été nulle, alors qu’ils avaient tous les internationaux. On a prouvé, aussi, qu’on était capable de rivaliser avec cette grande équipe. »

Une attente populaire

Le public, lui, ne s’y est pas trompé. « Toulouse, c’est l’équipe qui attire le plus de monde, que l’on soit dans une période de doublons ou pas. C’est toujours la folie », souligne Laëtitia Bernal, responsable billetterie.

Mise en vente le 26 septembre, la totalité des places s’est écoulée en deux heures seulement.

Un dispositif XXL

Pour cette affiche en prime time, le club et le diffuseur ont soigné la mise en scène. « Il y aura, pendant la Peña Baiona, une animation avec des lumières roses pour Octobre rose. Il y aura aussi une petite partie pyrotechnique, avec de la fumée à la sortie du tunnel des joueurs », détaille Sébastien Correa, stadium manager adjoint. Canal+ a d’ailleurs choisi ce match pour activer son dispositif « premium », avec drone et caméras supplémentaires.

Enfin, les joueurs seront accueillis par leurs supporters à l’entrée sud vers 19h30, initiative exceptionnelle pour un dimanche soir.

« On évite de faire des arrivées sur les matchs du dimanche soir à 21 heures, car le public a tendance à arriver à la dernière minute. Mais on s’est dit que ça pouvait être sympa, avec le gros dispositif télévision, de mettre en place ça, car ça allait faire de belles images », explique Camille Bonnome, responsable communication de l’Aviron.

Un choc sportif et populaire s’annonce donc à Jean-Dauger, où l’attente est immense avant de voir Bayonne défier, enfin, le Stade Toulousain dans sa version la plus redoutable.