Le temps des introductions en biais semble bel et bien révolu. Depuis le début de la saison, de nouvelles directives encadrent strictement les mêlées fermées : le ballon doit être introduit droit et correctement talonné, sous peine de sanction immédiate.

Objectif affiché : redonner à cette phase emblématique du rugby tout son sens et son équité.

Et du côté du Rugby Club Toulonnais, l’adaptation s’est faite sans accroc. Depuis la reprise, le club varois n’a été sanctionné qu’une seule fois pour une introduction irrégulière. Une performance notable, quand plusieurs concurrents peinent encore à se plier à la règle.

Ce souci du détail se reflète aussi dans les statistiques : 92 % de ballons conservés sur les mêlées offensives, preuve de la stabilité du pack toulonnais.

Via Var-Matin, Pierre Mignoni, directeur du rugby, salue le travail de son staff technique :

« C’est surtout le boulot de “Brique” [Eric Dasalmartini, entraîneur de la mêlée], qui fait énormément travailler la connexion entre le talon, les piliers et le numéro 9 sur l’introduction. » On essaye d’être propre en mêlée, de donner une bonne image. On n’est pas toujours récompensé, mais c’est bien sûr un secteur qu’on veut travailler et dont on est fier à Toulon. »

Une philosophie fidèle à l’adage anglo-saxon bien connu : « No scrum, no win ».

Pour Mathis Ferté, capable d’évoluer à la mêlée, cette évolution a demandé de la précision. Extrait :

« On l’a beaucoup travaillé en début de saison, parce que c’est quand même délicat. Ça nous change. C’est sûr que quand on pouvait mettre directement le ballon dans les pieds du talon, c’était beaucoup plus facile. Mais c’est un geste à prendre et une bonne connexion à avoir avec le talon. Maintenant, les choses commencent à bien se régler. »

Même constat du côté du talonneur Teddy Baubigny, qui a noté un rééquilibrage des forces. Extrait :

« Je dirais presque que l’avantage est aujourd’hui à la défense. Compte tenu de l’introduction vraiment axiale et de la difficulté que ça représente pour le talonneur, une mêlée conquérante en défense pose aujourd’hui de réels soucis. Il y avait des équipes qui utilisaient des méthodes un peu filoutes, on va dire, pour avoir tout le temps le ballon. Je crois que les cartes sont désormais clairement rebattues. »

Un signe que la mêlée toulonnaise n’est pas seulement puissante… elle est désormais chirurgicale.