Mort de Christophe Dominici : L’affaire est en train de bouger !
Mort de Christophe Dominici : L’affaire est en train de bouger !
Le samedi 11 octobre 2025 à 10:37 par David Demri
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Près de cinq ans après la disparition brutale de Christophe Dominici, la justice française s’intéresse à nouveau à un épisode sombre de ses derniers mois : le projet de reprise du club de Béziers. À la demande de sa veuve, Loretta Denaro, une information pénale pour abus de faiblesse a été ouverte, tandis qu’une procédure civile parallèle vise à obtenir réparation.
Au cœur de l’enquête : la possible exploitation de la fragilité de l’ancien international, utilisé comme visage d’un montage jugé opaque.
Midi Libre fait le point sur cette affaire.
Une enquête relancée à Paris
L’affaire a pris un tournant décisif à la mi-septembre, lorsque la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) a commencé à recueillir des témoignages dans le cadre de l’enquête ouverte à Paris. En parallèle, le volet civil devrait être examiné à Clermont-Ferrand au premier trimestre 2026.
Loretta Denaro, qui milite depuis des années pour faire toute la lumière sur cette histoire, estime que son mari a été manipulé. « S’il n’y avait pas eu ce dossier Béziers, Christophe serait encore parmi nous », confie-t-elle à l’AFP. L’ancienne compagne de la légende tricolore assure que plusieurs individus se seraient servis de son image et de ses relations pour crédibiliser un projet sans fondement.
Le projet Sotaco dans le viseur
Au centre du dossier : Sotaco, société dirigée par Samir Ben Romdhane et Philippe Baillard, censée piloter le rachat du club biterrois pour le compte d’investisseurs étrangers. Dominici, star respectée du rugby français, en était la figure publique. Mais en juillet 2020, la Ligue nationale de rugby avait mis un terme à l’opération, faute de garanties financières suffisantes.
Selon les proches de l’ancien joueur, il aurait failli transférer plus de 300 000 euros à la société, avant que son entourage ne l’en empêche. « On s’est renseigné aux Émirats : M. Romdhane est inconnu là-bas », rapporte Me Frédéric Simon, avocat du club de Béziers, pour qui Dominici, déjà fragilisé psychologiquement, aurait été « instrumentalisé ».
Bataille judiciaire et ripostes en chaîne
Les protagonistes de Sotaco contestent fermement ces accusations. Philippe Baillard annonce vouloir déposer plainte pour dénonciation calomnieuse, tandis que Samir Ben Romdhane, installé à Abou Dhabi, envisage une action pour diffamation.
Leur conseil, Me Thierry Braillard, ancien secrétaire d’État aux Sports, se défend également. « J’ai agi dans le strict intérêt de Sotaco », assure-t-il à l’AFP. L’avocat fait lui-même l’objet d’une procédure distincte engagée par les ayants droit de Dominici, qui l’accusent de « manquements professionnels » et réclament plus de 3,5 millions d’euros d’indemnisation. Braillard a, de son côté, saisi la justice pour atteinte à son image.
Une quête de vérité pour Loretta Denaro
Pour Loretta Denaro, l’enjeu dépasse le simple cadre judiciaire : il s’agit avant tout de rétablir la mémoire d’un homme dont la générosité aurait été exploitée. « Je veux éviter que d’autres ne vivent la même détresse », dit-elle.
Alors que l’enquête pénale suit son cours à Paris et que le procès civil se prépare à Clermont-Ferrand, la figure de Christophe Dominici, icône du rugby français et homme en proie au doute, reste au centre d’une affaire mêlant argent, influence et blessures intimes.
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