La LNR va-t-elle céder à la pression concernant le Salary Cap ? Yann Roubert se positionne
La LNR va-t-elle céder à la pression concernant le Salary Cap ? Yann Roubert se positionne
Le samedi 11 octobre 2025 à 11:02 par David Demri
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Face au tumulte provoqué par la prise de position d’Antoine Dupont, Fabien Galthié a pris la parole pour calmer le jeu, tout en reconnaissant la légitimité des revendications.
Le sélectionneur du XV de France a choisi la voie de la compréhension.
Il s’est confié via Sud-Ouest :
« Je comprends les joueurs, leur grande exposition (…) doit être prise en compte. La FFR, la Ligue et le syndicat des joueurs (Provale) doivent harmoniser leur politique sur la notion de salaire et sur le salary-cap. »
En clair, Galthié plaide pour une coordination globale entre institutions afin de mieux reconnaître la valeur économique et médiatique des internationaux. Le technicien estime que le rugby professionnel ne peut ignorer l’évolution du statut des joueurs, devenus des marques à part entière.
Pour lui, l’enjeu dépasse la question du salaire : il s’agit de repenser la place du joueur dans l’écosystème économique du rugby moderne, à l’heure où la médiatisation et les partenariats extérieurs pèsent de plus en plus lourd.
En marge de la Nuit du Rugby, Ugo Mola, le manager du Stade Toulousain, a lui aussi apporté un soutien appuyé à ses joueurs. L’homme fort du champion de France a défendu l’idée d’un salary-cap plus souple, notamment pour les clubs les plus solides financièrement.
« Les joueurs ne bénéficient pas toujours de l’économie réelle qui est réalisée dans les clubs. Quand on a des économies réelles, comme à La Rochelle, à Bordeaux, à Toulon, à Toulouse, on a envie que nos joueurs soient récompensés à hauteur de ce qu’ils génèrent. »
Mola milite pour un modèle plus équilibré, qui permettrait aux clubs économiquement sains de mieux récompenser leurs éléments phares, tout en maintenant des garde-fous pour éviter les dérives.
Son message est clair : il ne s’agit pas d’abandonner toute régulation, mais de rendre le système plus intelligent. Une approche qui pourrait séduire plusieurs présidents de clubs ambitieux — mais qui inquiète ceux disposant de budgets plus modestes.
Face à la fronde grandissante, Yann Roubert, président de la Ligue nationale de rugby (LNR), tient fermement la ligne. Pour lui, pas question de céder à la tentation de l’assouplissement sans garantie.
Le dirigeant rappelle que le salary-cap est avant tout un bouclier économique : un moyen de prévenir les dérives financières et de garantir un championnat compétitif. « Ce dispositif permet à l’économie du rugby de ne pas dériver, tout en préservant une certaine équité sportive. »
Sous sa présidence, la LNR a d’ailleurs renforcé les contrôles et durci les sanctions — amendes, retraits de points, voire relégations — après l’affaire du recrutement de Melvyn Jaminet par le Stade Toulousain.
Roubert le sait : la pression monte. Mais à l’heure où dix clubs sur quatorze affichent encore un déficit, il juge plus prudent de consolider les bases que de succomber aux sirènes du libéralisme.
Les premières discussions organisées par la LNR cette semaine n’ont fait qu’esquisser les contours d’un débat complexe. D’ici à janvier 2025, plusieurs réunions vont se tenir pour définir le salary-cap du cycle 2027-2032, notamment sur les montants, le périmètre des revenus pris en compte et les sanctions.
Entre les ambitions économiques des clubs puissants, les revendications de joueurs stars et la volonté de régulation de la Ligue, le rugby français s’apprête à vivre un bras de fer stratégique.
Et une chose est sûre : le salary-cap, pilier de l’équité du Top 14, n’a pas fini de faire parler.
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1 Commentaire
Il est gentil Mola mais qu’est ce qu’il propose concrètement? S’il y avait une solution tous les détracteurs du salary cap se vanteraient de l’avoir trouvée mais il n’y pas d’autres solutions sans donner la possibilité aux clubs de détourner le salary cap.
Le seul moyen de mieux payer les joueurs est de sortir les joueurs formés aux clubs du salary cap. D’un côté les clubs feront tous pour garder leur joueurs formés et d’un autre les clubs hésiteront à trop recruter des joueurs formés dans d’autres clubs. En parallèle avec la regle sur les 25 matchs par joueur et par saison je souhaiterais qu’on passe à 50 joueurs pros par effectif en gardant le salary cap au même niveau. Cela donnerait le choix aux clubs soient de payer mieux leurs meilleurs joueurs en se basant sur l’intégration de jeunes chez les pros pour arriver à 50 joueurs soit de recruter plus de joueurs pros en nivelant les salaires. Mais bien évidemment les entreprises partenaires des clubs doivent, si elles font des contrats avec des joueurs du club partenaire être comptabilisée dans le salary cap.