Changement de côté pour Dany Priso. Le pilier international du RC Toulon (18 sélections) découvre depuis quelques semaines le poste de pilier droit, un virage important dans sa carrière.

Habitué à évoluer côté gauche depuis ses débuts professionnels, l’ancien Rochelais s’adapte aujourd’hui à une position bien différente, symbole d’un joueur prêt à se réinventer pour le collectif varois.

Un repositionnement né d’un besoin collectif

La décision a d’abord été dictée par le contexte. Confronté à des absences et à un manque de profondeur à droite, le staff toulonnais, emmené par Pierre Mignoni, a choisi de miser sur la polyvalence de Priso.

L’intéressé, connu pour son sens du combat et sa solidité en mêlée, a accepté le défi sans hésiter.

Ce choix, loin d’être anecdotique, répond à une logique sportive claire : permettre au RCT de disposer d’un pilier capable d’évoluer des deux côtés, une rareté dans le rugby moderne.

Une adaptation technique complexe

Passer du côté gauche au côté droit d’une mêlée n’a rien de naturel. Les appuis, les angles de poussée et les repères corporels changent complètement. Côté fermé, la pression est différente : le pilier droit encaisse davantage, sert de point d’ancrage et doit ajuster sa posture pour offrir stabilité et puissance.

Priso, réputé pour sa mobilité et son explosivité, a donc dû se reprogrammer techniquement, sous la supervision attentive du staff toulonnais. Des séances vidéo, du travail individuel et un suivi spécifique ont été mis en place pour accélérer son adaptation.

L’atout d’un joueur polyvalent

Cette reconversion temporaire ou durable — selon l’évolution de la saison — illustre aussi la philosophie du RCT, fondée sur la polyvalence et la flexibilité de son pack.

Pouvoir compter sur un pilier capable d’occuper les deux postes représente une arme stratégique pour affronter la densité du Top 14, où les enchaînements de matchs et les blessures exigent des rotations fréquentes.

Surtout, cette mutation permet à Priso de gagner en valeur ajoutée : peu de joueurs dans le championnat peuvent se targuer d’une telle double compétence.

Un état d’esprit salué à Toulon

Au sein du vestiaire, le geste n’est pas passé inaperçu. Son engagement et sa volonté d’aider le groupe sont salués par ses coéquipiers

S’il réussit son pari, le pilier du RCT pourrait bien devenir un modèle de polyvalence et de maturité, à l’image d’un Toulon qui cherche à conjuguer exigence et solidarité pour retrouver les sommets.

Comme vous le savez certainement, le poste de pilier droit est celui qui est le mieux payé en Top 14.

Dany Priso précise toutefois – via L’équipe – que son salaire n’a pas évolué en acceptant de passer à droite. Extrait:

« Mon salaire n’a pas changé. Si je peux aider mon club, je le fais. Je ne suis pas monté dans les bureaux pour dire : « Je joue 3, il faut m’accorder ci ou ça. » On verra bien si je le fais sur toute la saison et que je me sens assez à l’aise.

Là, on pourra discuter d’autres choses. Pour l’instant, je suis comme un gosse qui apprend. Totalement dans le challenge sportif. Je suis un compétiteur et j’estime que c’est sain de sortir de sa zone de confort. »