Un technicien du Stade Rochelais a pris la direction de la Nouvelle-Zélande pour une raison bien précise
Un technicien du Stade Rochelais a pris la direction de la Nouvelle-Zélande pour une raison bien précise
Le jeudi 16 octobre 2025 à 10:53 par David Demri
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Le chantier était immense, mais Romain Carmignani a retroussé les manches. À la tête de la défense rochelaise, en perte d’efficacité la saison dernière, l’adjoint de Ronan O’Gara a revu toute son approche depuis l’été.
Nouvelle organisation, nouvelles méthodes, nouvelles inspirations : le technicien charentais a donné un véritable coup de fouet à un secteur qui faisait autrefois la fierté du club.
Un retour aux fondamentaux
Avec 22 points encaissés en moyenne depuis le début de la saison, La Rochelle n’est peut-être “que” 11e du Top 14, mais peut déjà se targuer d’afficher la meilleure défense du championnat, à égalité avec Toulon et Montpellier. Un signe encourageant pour un collectif qui avait perdu son identité défensive en 2024, après plusieurs saisons d’excellence.
La défense maritime, longtemps référence en France et en Europe, avait en effet plongé à la 7e place du classement des meilleures défenses l’an passé, encaissant 635 points contre moins de 500 lors des exercices précédents. Une chute qui a conduit Carmignani à repenser entièrement la mécanique collective.
Une méthode revue de fond en comble
Désormais, le jeudi est devenu une journée à thème : la défense y est au cœur de tout.
Il s’est confié via Midi Olympique :
« Désormais, le jeudi, on s’entraîne différemment depuis le début de saison, à trente-huit joueurs. Sur notre journée du jeudi qui est thématique sur la défense – ce n’était pas du tout le cas avant – Romain Sazy s’occupe des quinze joueurs qui font l’adversaire, je travaille beaucoup avec lui sur la préparation et, derrière, je passe beaucoup de temps avec les vingt-trois. On fait pas mal de choses en marchant comme on fait en attaque sauf que c’est sur des repères défensifs. Et après on fait ça à pleine vitesse à quinze contre quinze. »
Une innovation inspirée directement de ses voyages à l’étranger, notamment cet été en Nouvelle-Zélande, où son ancien mentor Jono Gibbes lui a ouvert les portes des Chiefs, l’une des défenses les plus redoutées de la planète rugby.
« J’ai voyagé cet été, j’ai vu pas mal de choses différentes, ça m’a permis de réfléchir sur pas mal de points. Dans nos équilibres de semaines, on retrouve 50 % autour du jeu offensif et 50 % autour du jeu défensif. C’était ma volonté de faire ça avec Ronan. »
S’inspirer sans copier
Romain Carmignani n’en est pas à son premier tour du monde rugby. Depuis ses débuts dans le staff rochelais en 2014, l’ancien troisième ligne formé à Clermont a multiplié les séjours d’observation : Australie, Irlande, Argentine… Partout, il a observé, échangé, questionné.
« C’est important d’aller se mesurer, d’aller voir d’autres idées, c’est la vie de ce métier-là. Dans la vie d’entraîneur, ça permet de prendre une bouffée d’oxygène, de voir des choses différentes. À l’époque, ça m’a permis d’arriver avec un bagage de crédibilité, de rassurer sur le travail que tu fais. »
“Carmi”, le perfectionniste respecté du vestiaire
Pour ses joueurs, son exigence et sa curiosité font la différence. Le talonneur Pierre Bourgarit ne tarit pas d’éloges :
« J’ai beaucoup d’admiration pour lui. “Carmi”, c’est vraiment un bosseur, il ne reste jamais trop dans sa zone de confort. Notre défense se repose quand même sur la même chose depuis beaucoup de saisons, mais il cherche toujours à aller voir ce qui se passe ailleurs pour essayer de “piquer” un petit quelque chose à quelqu’un et le rajouter à ce qu’on fait nous. »
Cette volonté d’évoluer se ressent sur le terrain, même si Carmignani reconnaît qu’il faut encore du temps pour que les nouveaux joueurs assimilent les repères.
« À chaud, j’étais frustré », confie-t-il à propos du match à Montpellier. « Avec de l’analyse et de la lucidité, je le mets sur le fait qu’il y a des mecs qui rentrent dans le bâtiment, qui essaient encore de comprendre ce qu’on essaie de faire. »
Mais le technicien ne doute pas une seconde du potentiel de son groupe. « On est dans une équipe avec des joueurs de très bon niveau et je sais qu’on ne passera pas à travers deux fois sur ce niveau-là. Je sais aussi que c’est avec les routines de travail qu’on performe, le fait de répéter les mêmes choses chaque semaine. C’est la constance dans le travail, la rigueur et l’exigence, qui va faire la différence. »
Une défense à nouveau en marche
Le message est clair : la Rochelle veut redevenir une forteresse. Avec un staff recentré, des entraînements repensés et une exigence retrouvée, les Maritimes reconstruisent pierre par pierre leur identité défensive.
Et si la réussite offensive a souvent porté le club ces dernières saisons, c’est bien la défense, une fois encore, qui pourrait en être le ciment.
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Chez nous, ce sont les entraîneurs néo- zelandais qui viennent s’inspirer de nos méthodes….
Trou d. c
du mal avec le second degrès?
N’en déplaise aux Anglais, je viens d’apprendre d’après les commentaires que c’est Toulouse qui a inventé le Rugby