Triple championne du monde (1995, 2019, 2023), l’Afrique du Sud règne sur le rugby mondial.

Mais derrière les titres et la gloire, les Springboks ont connu des années bien plus tourmentées. C’est ce que raconte Eben Etzebeth, l’un des cadres emblématiques de la sélection, dans son autobiographie Unbreakable, publiée ces derniers jours.

À la veille de retrouver le XV de France le 8 novembre au Stade de France, le deuxième-ligne (135 sélections) est revenu sur une période sombre de l’histoire sud-africaine : la déroute de Durban en 2016, où les Boks avaient subi une lourde correction face aux All Blacks (57-15).

« La discipline dans le groupe n’était pas très bonne. Certains remplaçants ont décidé que c’était une bonne idée de sortir faire la fête quelques jours avant le match », écrit l’ancien joueur du RCT (2019-2022), cité par Rugby Pass.

Les révélations de la presse locale avaient alors semé le trouble au sein du vestiaire. « On sentait qu’il nous manquait un vrai leadership, composé de joueurs capables de rappeler aux autres ce qu’être un Springbok signifie vraiment. »

Le joueur de 33 ans évoque aussi l’ambiance pesante du Kings Park Stadium ce jour-là : « Je ne me souviens d’aucune huée, mais le silence était pire. Quand les fans vous huent, c’est qu’ils se soucient encore de vous. Le silence, c’est quand ils n’ont plus d’espoir. »

Etzebeth conclut son récit par une phrase lourde de sens : « Quelques gars, sortis boire avant le match, sont ressortis après… et sont revenus ivres. La façon dont un joueur gère la défaite en dit beaucoup sur lui. »

Neuf ans plus tard, les Springboks ont su se reconstruire pour redevenir l’équipe la plus redoutée du monde.