Les coulisses sur le transfert mémorable de Rory Kockott vers Castres, en 2011

Les coulisses sur le transfert mémorable de Rory Kockott vers Castres, en 2011

Le lundi 20 octobre 2025 à 11:51 par David Demri

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Douze ans d’histoire, deux Boucliers de Brennus et des centaines de souvenirs gravés dans la mémoire des supporters. Samedi, Rory Kockott a foulé la pelouse de Pierre-Fabre, cette fois sous les couleurs du Stade Français. Mais pour le public castrais, il restera à jamais celui qui a incarné l’âme du CO.

Midi Olympique révèle les coulisses de l’arrivée de Rory Kockott à Castres.

Quand il débarque en 2011, personne ou presque ne connaît ce demi de mêlée sud-africain arrivé en catimini comme joker médical de Thierry Lacrampe, blessé à l’épaule. « On n’avait pas trop identifié ce pépin avant de le recruter, se rappelle Laurent Labit. Il a fallu qu’il se fasse opérer. À ce moment-là, on a commencé à chercher un joker médical. Et là, un agent nous parle de Rory Kockott, qui était quand même plutôt coté et de très bon niveau. Au début, ça nous a un peu surpris qu’il veuille venir en France. Mais bon, on s’est rapidement mis d’accord. »

Quelques semaines plus tard, Kockott pose ses valises dans le Tarn. Et le CO, sans le savoir, vient de signer l’un des plus beaux coups de son histoire.

Une adaptation express et un tempérament de feu

À son arrivée, le natif d’East London affiche déjà un solide pedigree : finaliste du Super 14 en 2007, double vainqueur de la Currie Cup, dont une fois aux côtés de Frédéric Michalak. Son intégration est immédiate. « Au niveau de la technique individuelle et du physique, il n’y avait rien à redire. Rory s’est rapidement intégré. En grand professionnel, c’était un joueur qui amenait tout le monde avec lui », souligne Labit.

Ses débuts convainquent tout le monde, du staff aux dirigeants : « On s’est empressés de le signer sur le long terme. Les dirigeants, le staff, les joueurs… Tout le monde voulait qu’il reste. Rory se plaisait vraiment à Castres, donc tout le monde était sur la même longueur d’onde. »

Mais pour devenir le patron du Top 14, il lui fallait encore comprendre ce championnat si particulier. « Il a fallu le mettre à la page du rugby français, se souvient Labit. Je me souviens d’un match à Perpignan où on pouvait aller chercher un bonus défensif. Lui s’en foutait de ce point. Il jouait tout à la main. Il a fallu lui inculquer le pragmatisme du Top 14. »

L’année de la consécration

Sa deuxième saison est celle de l’explosion. Dès la première journée, il marque un essai magistral à Toulouse. Puis, en 2013, il porte littéralement le CO jusqu’au titre de champion de France, inscrivant le seul essai castrais de la finale contre Toulon. Un chef-d’œuvre resté dans toutes les mémoires.

Les années suivantes ne feront que confirmer sa stature. « L’instinct, la défense, les deux pieds… Il avait tout, admire Laurent Labit. Pied droit ou pied gauche, ça ne lui posait pas de problème. C’était aussi un mec capable de ferrailler dans les rucks pour aller récupérer des ballons. Quel que soit le secteur de jeu, tu pouvais compter sur lui. »

Une légende éternelle

En 2023, après 282 matchs et deux Brennus soulevés (2013 et 2018), Rory Kockott a quitté Castres sous les ovations d’un stade debout. L’international français (11 sélections) a laissé derrière lui bien plus qu’un palmarès : un héritage. Celui d’un joueur habité, loyal, exigeant, qui aura marqué le club au fer bleu et blanc.

Ce samedi, quand il reviendra sur la pelouse de Pierre-Fabre, il ne sera plus un adversaire. Il sera, pour toujours, le numéro 9 qui a fait battre le cœur du Tarn.

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