Le rugby amateur refuse d’ouvrir les yeux sur les commotions cérébrales !

Le rugby amateur refuse d’ouvrir les yeux sur les commotions cérébrales !

Le jeudi 23 octobre 2025 à 1:28 par David Demri

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Le journal L’équipe a consacré un long reportage sur la dangerosité des commotions cérébrales dans le rugby.

Sur un terrain de Régionale 2 en Dordogne, lors d’un match entre Trélissac et Montpon, deux ailiers se percutent violemment, tête contre tête. Les joueurs restent plusieurs minutes au sol avant de quitter la pelouse.

L’un, côté Trélissac, reçoit un carton bleu — synonyme d’arrêt obligatoire de 21 jours en cas de suspicion de commotion. L’autre, celui de Montpon, reprend sa place, assurant : « C’était impressionnant, mais ce n’est rien. »

Un geste banal dans le rugby amateur, mais lourd de conséquences. En reprenant le jeu trop tôt, le joueur s’expose à un « syndrome du second impact », un phénomène rare mais dramatique : un nouvel œdème cérébral avant récupération complète du premier choc, dont la mortalité atteint 50 %.

Un déni encore profondément ancré

Ce type de situation illustre la difficulté du rugby amateur à reconnaître la gravité des commotions, souvent sans perte de connaissance visible, et à accepter la sortie définitive du terrain.

Le documentaire « Coup sur coup », produit par L’Équipe explore, met en lumière cette résistance culturelle au changement, malgré les alertes médicales.

À la fin du match, l’entraîneur de Trélissac regrette la sanction de l’arbitre : « S’il y a perte de connaissance, par sécurité on met le carton bleu, mais il n’y a rien de tout ça ! Nous, le nez qui saigne, ça fait partie du métier. C’est un peu une sanction involontaire. »

“Ils ne se rendent pas compte des séquelles”

En bord de terrain, Jean-Baptiste, ancien joueur de Trélissac touché par plusieurs commotions, tente d’alerter l’encadrement adverse : « Son joueur n’aurait pas dû rerentrer. »
Mais la réponse fuse du côté de Montpon : « Rien du tout, il n’est pas K.-O. ! Il est pompier pro, il a dit : « Je suis pas K.-O. » Il est secoué mais c’est tout. »

Un dialogue qui en dit long sur le déni collectif qui entoure encore les traumatismes crâniens dans le rugby amateur. « Ils ne se rendent pas compte des séquelles qu’il pourrait y avoir, c’est compliqué de faire évoluer les mentalités », soupire Jean-Baptiste.

Nausées, maux de tête, troubles de la mémoire… Les conséquences neurologiques des commotions sont pourtant bien réelles et peuvent marquer à vie ceux qui refusent d’écouter les signaux d’alerte.

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