Franck Azéma recadre un journaliste : « Tu poses les questions donc tu dois avoir les réponses, non ? »

Franck Azéma recadre un journaliste : « Tu poses les questions donc tu dois avoir les réponses, non ? »

Le samedi 25 octobre 2025 à 15:16 par David Demri

0 Commentaire

Publicité


Huitième journée de Top 14 et déjà un tournant majeur pour l’USAP.

Dernière du classement avec zéro point, Perpignan se déplace ce samedi à Montauban (13e, 3 points) pour un duel qui ressemble déjà à un match de la peur. Dans un contexte aussi lourd que décisif, Franck Azéma et ses joueurs n’ont plus le droit à l’erreur.

Azéma : “Finale, access match, gros rendez-vous, on n’a pas le droit à l’erreur”

Le ton a été donné dès la conférence de presse de vendredi midi.

« Finale, access match, gros rendez-vous, match essentiel, on peut l’appeler comme on veut, mais on sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur », a lancé Franck Azéma, avant de prendre la route de Sapiac.

Le manager catalan n’élude rien : la pression est bien là :

« C’est le moment où on voit si on a la capacité d’aller chercher au plus profond, je pense qu’on a ça », confie-t-il.

Le deuxième-ligne Mathieu Tanguy a lui évoqué un « supplément d’âme », tandis que Jeronimo De La Fuente parle d’un mélange de « pression », d’« excitation » et d’« envie ».

Tous savent que le moindre faux pas pourrait plonger le club dans une véritable crise.


Une équipe paralysée par la peur

Si l’état d’esprit n’est pas en cause, la peur s’est bel et bien invitée dans les rangs catalans.

Face à Bordeaux-Bègles (12-27), les signes de fébrilité étaient criants : 37 ballons perdus, dont 10 en touche.

« Un secteur marche bien sur un match puis moins le suivant, on n’arrive pas à mettre notre jeu en place, on démarre mal la saison et on se met dans une spirale négative », décrivait Tom

Ecochard cette semaine sur Ici Roussillon :

« L’énergie ne suffit pas, on ne peut pas être privé de munitions comme ça. On veut marquer plus vite, tenter des trucs risqués plus vite, alors qu’on doit être patient. »

Même constat du côté de Mathieu Tanguy :

« On doit savoir garder le ballon. On a besoin d’une conquête solide, d’être un peu plus tueurs et constant sur 80 minutes. »

Et Franck Azéma d’insister :

« Il faut se livrer. Ne pas faire un match petit, on doit s’exprimer mais on sait que ça passe par les fondamentaux. Sans ça, tu ne peux pas parler de jeu, de rugby, vous ne pouvez rien mettre en place. On doit avoir tous nos secteurs allumés sur un match. »


Des progrès minimes mais réels

Malgré la spirale négative, quelques signaux positifs subsistent, notamment sur la discipline, en progrès constants :

16 fautes contre le Stade Français, 11 à Lyon, puis seulement 8 contre l’UBB. Des détails, certes, mais qui traduisent un certain redressement collectif.

« Il n’y a pas à tortiller, il faut qu’on renforce notre confiance, les entraîneurs travaillent beaucoup là-dessus », assure le président François Rivière.

Avant d’ajouter :

« On a peut-être sous-évalué les conséquences d’avoir beaucoup modifié la composition de ce groupe. En deux ans, il a été renouvelé presque aux deux tiers, peut-être que ça a eu un effet sur la cohésion et donc sur cette perte de confiance. »


Le retour de Tuilagi, un symbole d’espoir

Dans ce contexte tendu, le retour tant attendu de Posolo Tuilagi apporte un peu de lumière. Le colosse international fera sa réapparition sur la feuille de match, en tant que remplaçant.
Une présence qui devrait renforcer la puissance du pack et servir de repère psychologique à ses coéquipiers.

L’USAP s’appuie aussi sur son expérience des matchs couperets : victoires décisives à Brive (22-24 en 2023) et lors des barrages de maintien à Grenoble (19-33 en 2023, puis 11-13 il y a quatre mois).


Une victoire pour tout relancer

« On verra le résultat, c’est comme ça que ça marche, je le sais », glisse Azéma, lucide sur sa situation personnelle malgré le soutien affiché par Rivière cette semaine.

Et quand un confrère lui demande ce qu’il adviendra en cas de nouvel échec, sa réponse claque :

« Il faut faire quoi ? Tu poses les questions donc tu dois avoir les réponses, non ? Je travaille pour avoir des solutions, tous les jours. J’espère que ça va payer, oui. »

À Sapiac, Perpignan jouera plus qu’un simple match : un espoir de survie, un test de caractère, et peut-être, la première pierre d’une rédemption attendue depuis trop longtemps.

Publicité

0 Commentaire