Karim Ghezal au bout du rouleau : « Je ne peux pas dormir moins que ce que je dors, je ne vais pas faire un cancer… »

Karim Ghezal au bout du rouleau : « Je ne peux pas dormir moins que ce que je dors, je ne vais pas faire un cancer… »

Le dimanche 26 octobre 2025 à 19:44 par David Demri

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Défait à domicile par le Stade Rochelais (19-36), le LOU a sombré dans l’apathie, provoquant la colère et la détresse d’un Karim Ghezal à bout. En conférence de presse, l’entraîneur lyonnais a vidé son sac, entre introspection et remise en cause de l’engagement de ses joueurs.

“Je me demande si c’est moi le problème”

Rien n’allait ce samedi à Gerland. Méconnaissables, les Lyonnais ont encaissé un deuxième revers consécutif, une semaine seulement après la claque reçue à Montpellier. Et cette fois, c’est tout un vestiaire qui semble avoir perdu la flamme.

L’ailier Ethan Dumortier n’a pas cherché à masquer sa honte via Midi Olympique :

« Après ce match, il y a de la honte. On est une équipe qui n’est pas souvent sur le devant de la scène. On a à cœur que ça change, mais on ne fait pas les choses pour. C’est difficile à vivre. »

Son entraîneur, Karim Ghezal, a lui aussi laissé exploser sa frustration face à ce constat d’impuissance :

« J’étais persuadé qu’on était prêts à Montpellier, j’ai pris une claque après ce match. On a passé une semaine d’entraînement costaude. J’étais persuadé qu’on allait faire un gros match contre La Rochelle, et je reprends une claque. Quand tu te trompes comme ça, tu es doublement déçu. Tu te poses la question de savoir si c’est toi le problème. »

Un entraîneur au bord de la rupture

Visiblement marqué, l’ancien spécialiste de la touche du XV de France a tenu un discours rare par sa sincérité :

« Je ne veux pas chercher d’excuses : je constate que je n’ai pas trouvé mes clés depuis deux semaines. Je me pose des questions. Mais ce que j’ai dit aux joueurs, c’est que ça fait quatre ans que le club change de coach tous les ans, et enchaîne les mêmes saisons. Je suis vraiment touché parce que je ne peux pas donner plus que ce que j’ai donné. Je ne peux pas dormir moins que ce que je dors. Je ne peux pas laisser plus la santé que je laisse. Je ne vais pas faire un cancer, ni aller plaquer à la place des mecs. Je vais chercher à trouver des solutions, mais il va falloir que d’autres se lèvent aussi. »

Un message fort, à la fois cri du cœur et appel à la responsabilité d’un vestiaire qui semble s’éteindre à petit feu.

“Je ne sais pas qui sont mes leaders”

Karim Ghezal a également pointé du doigt le manque de voix fortes dans son groupe. Un constat inquiétant pour un club censé jouer les premiers rôles.

« Je ne sais pas qui sont mes leaders ! Chaque semaine, j’en ai qui parlent. J’ai fait des réunions, ils sont dix en leaders de défense, dix en leaders d’attaque… Et contre La Rochelle, on s’est fait raser sur des trucs simples. Quand je vois ces vingt dernières minutes où on est obligés de baisser la tête, et que je suis obligé de baisser moi aussi la tête, je vous garantis que la nuit sera courte. Vous connaissez l’expression, la défaite est orpheline. Au moins, on ne leur a pas permis de prendre le bonus offensif, ce qu’on ne faisait pas depuis trois semaines… »

Un électrochoc attendu

Ces mots forts traduisent le malaise d’un LOU Rugby en quête de repères, de leaders, et de fierté. Si le staff cherche des solutions, la réponse devra venir du terrain.

La réception à venir et la trêve internationale offriront peut-être un moment de respiration. Mais à Lyon, l’urgence est déjà palpable : retrouver l’âme d’un club qui refuse de se contenter d’exister.

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