À l’approche du test face à l’Afrique du Sud, Fabien Galthié et son staff font face à un dilemme de taille : comment composer la deuxième ligne la plus adaptée pour résister à l’ouragan sud-africain ?

Car derrière le totem Thibaud Flament, indiscutable par son influence et sa régularité, la question du partenaire idéal reste ouverte. Faut-il privilégier la masse ou la mobilité, la force d’impact ou la lecture du jeu ?

Midi Olympique fait le point sur celui qui sera aligné au côté de Thibaud Flament contre les Boks.

Flament, l’indispensable colonne vertébrale

Impossible d’imaginer le XV de France sans Thibaud Flament.

Le Toulousain est devenu, en deux ans, un cadre incontournable du pack tricolore : précis dans le timing en touche, précieux dans le jeu au sol et d’une activité constante.

Mais face au monstre physique qu’est l’Afrique du Sud, le joueur ne pourra pas tout faire seul. Il aura besoin d’un binôme complémentaire pour contenir la puissance du pack adverse, souvent comparé à un train de marchandises lancé à pleine vitesse.

L’option Meafou : le mur humain

La logique pousse vers Meafou.

Le géant de Toulouse (2,03 m pour 138 kg) est taillé pour ce genre de confrontation. Sa seule présence change l’équilibre d’une mêlée. En défense, il fige les mauls et ralentit les sorties de balle adverses ; en attaque, il attire deux défenseurs sur chaque contact.

L’avantage supplémentaire ? Il connaît déjà le langage rugbystique de Flament, avec lequel il forme chaque semaine une paire redoutable en club. Cette alchimie pourrait peser lourd dans la balance, surtout face à un duo Etzebeth-De Jager qui ne pardonne aucune approximation.

Auradou, le pari du mouvement

Mais la tentation Hugo Auradou n’a rien d’absurde.

Le Palois, plus élancé et plus mobile (2,00 m pour 105 kg), incarne une vision différente du poste. Moins massif mais plus aérien, il excelle dans la lecture des trajectoires et la récupération de ballons. Son sens du contre en touche, hérité de son père, l’ancien international David Auradou, en fait une arme redoutable pour perturber le lancement adverse.

Face à la densité sud-africaine, il pourrait représenter le grain de sable capable de faire dérailler la mécanique. Sa vivacité dans les transitions et sa capacité à couvrir le terrain offriraient une dimension tactique différente au jeu français.

Deux profils, deux philosophies

Ce choix ne se résume pas à une simple question de gabarit : il révèle deux visions du rugby.

Avec Meafou, les Bleus optent pour la puissance, la fixation, le combat pur. Avec Auradou, ils misent sur la vitesse, la lecture et l’anticipation.

Fabien Galthié devra trancher selon le plan de jeu qu’il souhaite imposer aux Springboks : subir et rendre coup pour coup, ou contourner et déplacer le combat.

Une décision décisive avant Saint-Denis

Le 8 novembre au Stade de France, le XV de France affrontera la référence absolue du rugby de contact. Et dans cette bataille où chaque centimètre comptera, la composition de la deuxième ligne pourrait faire basculer la rencontre.

Une certitude demeure : qu’il s’appuie sur la puissance inébranlable de Meafou ou sur l’énergie bondissante d’Auradou, le staff tricolore devra trouver la combinaison parfaite pour ne pas être écrasé dans l’arène de Saint-Denis.