Clermont raconte les coulisses de la signature de Sébastien Bézy à Montpellier !
Clermont raconte les coulisses de la signature de Sébastien Bézy à Montpellier !
Le vendredi 31 octobre 2025 à 13:10 par David Demri
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Les équipes du Top 14 anticipent désormais de nombreux mois à l’avance leur recrutement pour les saisons à venir. Dans les bureaux comme sur le terrain, les discussions s’enchaînent, les signatures s’officialisent et les rumeurs s’emballent.
Le départ de Sébastien Bézy de l’ASM Clermont vers le Montpellier Hérault Rugby en est une parfaite illustration — un cas d’école qui résume les équilibres, les enjeux et les contraintes d’un marché très particulier.
Une signature symbolique, officialisée avant même la fin de saison
Lundi, le MHR a officialisé sur ses réseaux sociaux la signature de Sébastien Bézy pour deux saisons, jusqu’en 2028. Une annonce pleine d’ironie puisque le demi de mêlée, encore sous contrat avec Clermont, pourrait affronter son futur club dès ce samedi (16h35).
Dans le cas de Bézy, le club montpelliérain a parfaitement respecté les règles. La Ligue nationale de rugby (LNR) rappelle en effet un principe fondamental :
« Pour qu’un club puisse approcher un joueur d’un autre club dans le but de lui formuler une offre contractuelle, ce dernier doit être dans sa dernière année de contrat ou, à défaut, que le président du club auquel appartient le joueur donne son accord écrit au préalable. »
Arrivant au terme de son bail en juin prochain, le demi de mêlée de 34 ans remplissait donc toutes les conditions.
Clermont a tenté de le retenir, mais Bézy a fait un choix de carrière
Du côté de l’ASM, personne ne crie à la trahison. Le directeur général Benoît Vaz a confirmé – via La Montagne – que le club auvergnat avait discuté prolongation avec le joueur :
« Seb est plutôt en fin de carrière. Il avait le choix entre rester ici et avoir un rôle de “papa” pour accompagner la progression de Baptiste Jauneau et Lucas Zamora ou aller à Montpellier qui lui proposait un rôle de taulier. On respecte son choix, c’est le jeu. »
Autrement dit, Bézy a privilégié un projet où il serait un cadre à part entière plutôt qu’un mentor en fin de parcours. Un choix professionnel logique, dans un milieu où chaque contrat peut être le dernier.
Pour Benoît Vaz, le plus important reste l’attitude du joueur jusqu’à la fin de son engagement :
« Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il se donne à fond pour le club jusqu’à la fin de son contrat. C’est toujours la fierté et le professionnalisme des joueurs qui prend le dessus dans ces moments. »
Et de rappeler un précédent exemplaire :
« Alexandre Fischer, l’an dernier, avait à cœur de montrer sa reconnaissance vis-à-vis de l’ASM, mais aussi de donner une belle image à son futur club. »
Un système bien rodé, mais qui crée ses paradoxes
Ces signatures anticipées peuvent surprendre les supporters, mais elles sont devenues la norme dans un championnat où la stabilité est rare. Dès la dernière année d’un joueur, les clubs concurrents peuvent formuler des offres, créant un véritable « marché ouvert » dès l’automne pour la saison suivante.
Certaines directions choisissent donc d’anticiper, en lançant les discussions bien avant cette échéance pour éviter la concurrence. D’autres, comme dans le cas de Bézy, laissent le joueur libre de sonder le marché, quitte à le voir partir.
Cette logique pousse aussi certains joueurs à la stratégie. En attendant volontairement leur dernière année de contrat, ils maximisent leur valeur. Un agent l’explique souvent ainsi : plus un joueur est libre, plus il peut négocier haut.
Mais cette liberté comporte un risque : « Les joueurs ne sont jamais à l’abri d’une mauvaise saison ou d’une blessure. Certains peuvent ainsi se retrouver en fin de contrat avec rien à la clé alors que l’année d’avant, en pleine forme, ils refusaient de négocier… »
Le salary cap, un cadre invisible mais décisif
Autre contrainte majeure : le salary cap, instauré en 2010 pour réguler les masses salariales. Il impose un plafond strict aux clubs (10,7 millions d’euros en Top 14), obligeant les directions à des arbitrages parfois douloureux.
« C’est à nous de définir comment on gère la répartition de la masse salariale sur notre effectif », explique encore Benoît Vaz. « Si à un moment donné, on décide de mettre un énorme billet sur un joueur parce que stratégiquement on en a besoin, on sait qu’il y aura, par un effet de vase communicant, des arbitrages à faire à la baisse sur d’autres postes ou d’autres joueurs. »
En clair : prolonger une star peut coûter la place à plusieurs éléments de l’effectif. Le départ de Bézy n’est donc pas qu’un choix sportif, mais aussi une conséquence directe de l’équilibre économique que doit maintenir chaque club pour rester compétitif sans dépasser les limites imposées.
Pour un joueur de l’expérience de Bézy, signer tôt, c’est garantir sa sécurité et sa visibilité. Pour les clubs, c’est la nécessité d’anticiper et de bâtir dans un cadre économique contraint.
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