Pourquoi les Sud-Africains sont 5 à 6 fois plus contrôlés positifs que la moyenne internationale ?

Pourquoi les Sud-Africains sont 5 à 6 fois plus contrôlés positifs que la moyenne internationale ?

Le vendredi 7 novembre 2025 à 22:18 par David Demri

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Une ombre vient ternir la préparation des doubles champions du monde à l’approche du match contre le XV de France.

Alors que les Springboks s’apprêtent à rejouer sur la pelouse de leur triomphe de 2023, le spectre du dopage refait surface et ravive les soupçons qui accompagnent depuis longtemps le rugby sud-africain.

En 2023 déjà, l’ancien journaliste Clinton Van der Berg, auteur de Armes et aiguilles : un voyage au cœur de la culture des stéroïdes et des drogues dans le sport sud-africain, tirait la sonnette d’alarme :

« Les athlètes sud-africains ont cinq à dix fois plus de contrôles positifs que la moyenne internationale. » Deux ans plus tard, la polémique ressurgit à l’occasion du match face aux Bleus.

En cause, la présence dans le groupe sud-africain du pilier Asenathi Ntlabakanye, convoqué malgré deux contrôles positifs récents. Une décision qui a provoqué de vives critiques dans le monde du rugby et relancé le débat sur la crédibilité du programme antidopage sud-africain.

Pour Clinton Van der Berg, le mal est ancien. « Dans le rugby des lycées, à partir des années 2000, 2010, le problème a été grave », rappelle-t-il dans L’Équipe.

« Il y a eu beaucoup de tests positifs. L’attention est presque disproportionnée sur le rugby des lycées en Afrique du Sud. C’est très populaire. Il y a des sponsors, ça passe à la télé, c’est un business. Il y a une forme de pression, car il y a de possibles contrats pros au bout. »

Cette obsession du corps et de la performance remonte, selon lui, aux années 1980 et 1990, lorsque la culture du dopage s’est enracinée dans le sport sud-africain. À l’époque, même des adolescents étaient touchés : la sprinteuse Liza de Villiers avait été contrôlée positive à seulement 14 ans.

Plus récemment, une photo du vestiaire springbok lors du Mondial 2019 avait déjà relancé les soupçons, tant les gabarits des joueurs semblaient surdimensionnés.

Face à ces dérives, la Fédération (SARU) et l’agence nationale antidopage (SAIDS) ont multiplié les contrôles et les campagnes de prévention. « Les cas sont devenus plus rares, et on est surpris chaque fois qu’il y en a un nouveau », affirme Van der Berg. Mais le système reste fragile : la fermeture du laboratoire de Bloemfontein, privé d’accréditation, oblige désormais l’envoi des échantillons à Doha et à Gand, ce qui ralentit la surveillance.

Avant la Coupe du monde 2023, l’Agence mondiale antidopage avait d’ailleurs sommé Pretoria de se conformer aux exigences internationales.

Deux ans plus tard, malgré les efforts engagés, le rugby sud-africain continue de lutter contre un passé qui colle à sa peau.

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2 Commentaires

  1. Viking 8 novembre 2025 at 08h- Répondre

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  2. ber0683 8 novembre 2025 at 08h- Répondre

    Le problème n’est sans doute pas qu’en Afrique du Sud…….?

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