Le duel entre Toulon et La Rochelle n’a pas seulement été rugueux sur le terrain. Il s’est aussi joué en coulisses, à coups de communication et de tension médiatique. Et cette fois, Ronan O’Gara s’y est brûlé les ailes.

Avant la rencontre, le manager rochelais avait laissé planer le doute sur un éventuel forfait collectif de son équipe, officiellement pour « préserver ses joueurs ». Une provocation assumée, censée piquer l’orgueil de son vestiaire.

Mais ce coup de bluff, mal perçu dans le Var, a eu l’effet inverse. Samedi soir, Mayol l’a copieusement hué.

Loin de se dérober, l’Irlandais a reconnu son erreur avec humilité via Midi Olympique :

« J’ai essayé de faire quelque chose la semaine dernière. Ça n’a pas marché, mais j’ai la capacité de lever la main et de dire : quand tu ne réussis pas, tu dois prendre un médicament. J’ai été chambré, mais c’est un très bon public qui respecte le rugby. Si quelqu’un avait fait ça quand j’étais au Munster, ça aurait été aussi une réception hostile. Si on perd l’hostilité, le sport est mort. »

O’Gara a même salué la ferveur toulonnaise, qu’il connaît bien pour l’avoir affrontée à maintes reprises durant sa carrière :

« Si quelqu’un avait fait ça au Munster, il aurait reçu la même réception. Si on perd l’hostilité, le sport est mort. »

Sur le plan sportif, la soirée a tourné au cauchemar pour ses hommes, dominés 39-14. « C’est triste de voir notre performance alors qu’on pouvait être premiers. Certains ont surestimé l’impact de Mayol. Pour réussir ici, il faut être à 100 %. On était à 60 %. »

Malgré la défaite et la polémique, O’Gara garde une vision à long terme :

« C’est une semaine gâchée, mais ils sont bons. Pour eux, c’est encore difficile de jouer à l’extérieur. Ça va leur faire du bien pour le moyen terme. Nous avons été trop moyens pour changer le match quand ils ont été hésitants en première. […] Nous les recevons à Deflandre, en janvier. Ce sera intéressant ! »

Rendez-vous est pris. Et cette fois, nul doute que le manager rochelais se contentera de parler rugby.