A l’initiative de l’association « Le Bleuet de France », les joueurs du XV de France se sont rendus ce mercredi soir sur la tombe du soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe. En présence d’Alice Rufo, la ministre déléguée auprès des la ministre des Armées et des anciens combattants Catherine Vautrin, les Bleus sont arrivés aux alentours de 18h.

Ce sont les capitaines Gaël Fickou et Grégory Alldritt qui ont suivi les militaires dans cette cérémonie, devant leurs coéquipiers, avant de déposer une gerbe de fleurs.

Les joueurs et le staff sont ensuite montés en haut de l’Arc de triomphe, avant de partir dîner non loin de là dans Paris.

Juste avant, pour RMC Sport, l’arrière Thomas Ramos a bien voulu évoquer ce moment solennel et le rapport à la Nation quand on est joueur du XV de France.

Thomas Ramos, quand on est joueur du XV France, quel rapport a-t-on a avec la Nation?

On fait tous partie du même pays, donc je pense que c’est aussi important de pouvoir venir sur des commémorations comme celle de ce soir. Et puis voilà, mine de rien, nous on dit souvent qu’on part au combat, mais je crois que les soldats qui ont connu la guerre, eux, savaient vraiment de quoi ils parlaient quand on dit partir au combat. Donc de pouvoir leur rendre hommage, c’est toujours important.

Vous avez été aux Invalides il y a quelques mois pendant le Tournoi des 6 Nations, ce soir c’est l’Arc de triomphe et le ravivage de la flamme. Qu’est-ce qu’on ressent dans ces moments-là quand on est international?

Je crois que, comme tous citoyens français, beaucoup de fierté, beaucoup de pudeur par rapport aussi à toute cette histoire de tous ces gens-là. Donc voilà, toutes ces rencontres nous font aussi grandir en tant qu’homme, tout simplement.

« Penser à toutes ces personnes qui ont connu le malheur »

Et en cette semaine de commémorations particulières, dix ans après le 13 novembre 2015, ça ajoute quelque chose?

Oui, après, c’est sûr que ce qui s’est passé il y a dix ans, c’est totalement différent des deux guerres pour lesquelles on est venu rendre hommage ce soir. Mais c’est sûr que ça rajoute un malheureux anniversaire, si je peux dire ça comme ça. Et puis ça fait penser à toutes ces personnes qui ont connu le malheur. Donc voilà, comme je le disais, beaucoup de pudeur et beaucoup de respect par rapport à tous ces gens-là.

On peut se dire encore plus patriote quand on porte le maillot de l’équipe de France?

Oui. C’est sûr qu’on représente une Nation lorsqu’on joue pour le XV de France ou pour n’importe quelle autre fédération française. Donc bien évidemment qu’on se doit de montrer l’exemple.

La Marseillaise, qui a retenti plusieurs fois ce soir, c’est également particulier?

Oui, bien sûr. C’est sûr qu’en général, on pense plus, avant d’attaquer un match, peut-être au match ou à nos proches. Mais dans des moments comme ça, c’est sûr qu’on réfléchit un peu plus au poids des mots. Et je trouve qu’au final, on a quand même un hymne qui veut dire beaucoup. Donc on en prend un peu plus conscience dans ces moments-là.

« Fier de pouvoir rendre hommage de la sorte »

Peut-on en parler en famille aussi? Il y a peut-être des aïeuls pour qui ça représente beaucoup de vous voir de représenter la France?

C’est sûr que je pense que chacun d’entre nous a sa propre histoire, que ce soit forcément avec la France ou certains ont des origines même d’ailleurs et peuvent aussi ressentir la fierté d’être français dans ces moments-là.

On parle de Nation, de drapeau, de Marseillaise, de choses pesantes, il y a aussi un équilibre à avoir avec le sportif?

 Oui, c’est sûr qu’on est dans une semaine de préparation de match. Donc forcément qu’on a aussi un petit peu la tête à ce qui va arriver ce week-end, à ce qui s’est passé le week-end dernier. Donc forcément, les deux week-ends qui arrivent. Mais comme je le disais, c’est sûr que c’est des moments importants de pouvoir être là ce soir. Et je crois que ça fait aussi partie parfois de nos obligations. Aujourd’hui, tout le monde était aussi fier de pouvoir rendre hommage de la sorte.