Le rugby amateur a encore vécu un dimanche noir comme l’annonce Midi Libre.

Un match amateur opposant Plages d’Orb et Olonzac Minervois (ASOM), pourtant présenté comme un choc de haut de tableau en Régionale 1, a rapidement dégénéré. En seulement cinq minutes, deux bagarres générales, quatre cartons rouges et un joueur blessé ont conduit l’arbitre à stopper la rencontre.

Un joueur d’Olonzac mis KO et 10 jours d’ITT

Le choc le plus marquant : un troisième ligne de 25 ans, kinésithérapeute dans la vie, a lourdement chuté après un coup reçu au cœur de la mêlée générale. Les témoins parlent d’une scène impressionnante.

« Il est tombé comme un mort », raconte un membre du groupe olonzagais. « Il a perdu connaissance et a souffert d’une amnésie pendant quelques instants. Notre équipe est tombée dans une embuscade », résume un autre.

Le joueur s’est vu prescrire dix jours d’ITT et l’émotion reste vive au sein du club.

L’ASOM, très touché, préfère rester silencieux jusqu’à la commission de discipline. Le club dit vouloir éviter toute réaction « face au déferlement de haine et de colère sur les réseaux sociaux ».

Le match dégénère dès le coup d’envoi

Selon plusieurs témoins, l’affrontement a basculé immédiatement. Sur la première action, un joueur d’Olonzac est victime d’un plaquage dangereux en l’air. La tension monte d’un cran et une première bagarre générale éclate. L’arbitre expulse alors un joueur de chaque camp.

Quelques instants plus tard, un plaquage appuyé d’un joueur de l’ASOM déclenche un nouvel affrontement encore plus violent. L’arbitre, dans son rapport, précise que « plusieurs coups de poing au visage sont perçus. Cette bagarre est plus violente que la précédente ».

C’est durant ce deuxième épisode que le troisième ligne d’Olonzac aurait reçu un coup par-derrière, entraînant son malaise. La rencontre est définitivement arrêtée.

« C’était la meilleure décision », souffle un membre du club visiteur. « On avait déjà pris deux rouges… Si le match avait continué, on aurait pris un carton sur chaque action. »

Plages d’Orb se défend face aux accusations

Du côté des Plages d’Orb, l’heure est aussi à la tension. Le club assure subir un lynchage médiatique, notamment en ligne.

« On se fait traiter de voyous, de drogués, c’est un truc de fou », s’indigne le président Pierre Espada. Il estime que les deux équipes sont responsables : « Il faut être deux pour se battre. À côté de ça, notre banc et notre public ont été exemplaires, alors qu’on s’est fait insulter de tout. »

Le dirigeant s’étonne aussi de l’annonce des blessures graves :

« Ils ont dit qu’il avait convulsé, mais il n’y a rien sur le rapport. » Il ajoute : « Un de leurs joueurs s’est blessé au doigt lors du match entre nos deux réserves, et une ambulance a été appelée. Et là ils n’ont appelé personne ? Je ne veux pas envenimer les choses, mais on ne l’a pas vu convulser. »

Les deux camps s’accordent au moins sur un point : cet épisode fait du tort au rugby régional.

La commission de discipline de la Ligue Occitanie, prévue lundi prochain, pourrait prononcer des sanctions lourdes après ces scènes de violence.