Les Bleus sont-ils cuits physiquement ?

Les Bleus sont-ils cuits physiquement ?

Le mercredi 19 novembre 2025 à 22:42 par David Demri

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Les derniers résultats du XV de France ont remis sur la table un sujet que l’on pensait classé : l’état de forme des joueurs. Mais cette fois, le débat ne tourne pas seulement autour du Top 14 ou de sa densité physique. C’est tout un modèle d’organisation et de préparation qui se retrouve questionné.

Les contre-performances contre l’Afrique du Sud et les Fidji ont suffi à relancer les inquiétudes : les Bleus paraissent émoussés plus tôt que prévu dans la saison. Plusieurs observateurs l’ont souligné, dont l’ancien international Guy Accoceberry, rappelant que neuf journées de Top 14 avant une tournée d’automne peuvent laisser des traces.

À Marcoussis, les analyses internes confirment une baisse de fraîcheur selon Sud-Ouest : perte de mobilité, lenteur dans les replacements, dégradation des paramètres athlétiques dès la demi-heure de jeu.

Pourtant, en comparant les charges de match, rien ne permet d’affirmer que les joueurs ont davantage joué qu’à la même période l’an dernier. Avant le dernier test de novembre 2024, le XV de départ cumulait 7,8 matchs et 486 minutes. Cette saison, la moyenne est légèrement inférieure, avec 7,6 matchs et 481 minutes. Certains cadres très sollicités — Thibaud Flament, Anthony Jelonch ou Oscar Jegou — continuent même d’être performants malgré des temps de jeu élevés.

Le problème semble donc moins lié au championnat qu’au fonctionnement global entre clubs et sélection.

Fabien Galthié, interrogé sur la forme de ses joueurs, a surpris par sa prise de distance :

« Ce n’est pas nous qui assumons la préparation des joueurs. Leur suivi au quotidien… est d’abord géré par les clubs. »

Une vérité… mais qui vaut depuis 2020. L’équipe de France envoie depuis toujours des consignes personnalisées aux clubs via la cellule performance, et son modèle d’entraînement intègre systématiquement préparation physique et travail technique pour reproduire les exigences du très haut niveau.

À Marcoussis, certaines évolutions existent toutefois : des séances à haute intensité plus longues, des ajustements en lien avec un jeu pensé pour consommer moins d’énergie, comme certaines organisations d’avants.

Les Bleus ont déjà montré par le passé que cette méthode fonctionnait — victoire contre les All Blacks en 2024, succès à Dublin dans le Tournoi. Mais aujourd’hui, la dynamique collective semble moins fluide, ce qui peut amplifier toute sensation de fatigue.

La déclaration la plus étonnante reste celle de Galthié :

« Pour être tout à fait honnête, je ne peux pas porter de jugement définitif sur leur état de forme… Les mieux placés pour en parler, ce sont les joueurs eux-mêmes. »

De quoi nourrir encore davantage les interrogations autour d’un groupe qui cherche à retrouver son souffle.

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