À trois jours d’un déplacement déjà capital à Béziers face à Montpellier, l’USAP aborde un moment-charnière de sa saison. Englué à la dernière place du Top 14 avec un seul point en neuf journées, Perpignan n’a plus le droit au moindre faux pas. Pourtant, malgré l’urgence, un vent nouveau souffle autour du club depuis l’arrivée de Laurent Labit aux commandes.

Le technicien, appelé pour mener une mission maintien devenue périlleuse, n’a pas cherché à bouleverser le fonctionnement du club. Il a d’abord observé, écouté, dialogué. Sa priorité : recréer un cadre simple, lisible et positif, dans lequel les joueurs retrouvent confiance et repères.

Dans son discours, l’objectif est clair : sortir de la 14e place avant fin janvier. Et même si la tâche s’annonce immense, le groupe a déjà semblé réagir.

L’ambiance autour du centre d’entraînement en témoigne. Loin d’un climat d’abattement, c’est plutôt un optimisme prudent qui s’est installé comme l’indique Midi Olympique. Les supporters, parfois lassés et inquiets, redécouvrent une proximité avec les joueurs. « L’attitude a changé », confient-ils.

Les échanges sont revenus, la disponibilité aussi. Un signe simple, mais révélateur d’un collectif qui commence à se re-souder.

Sur le terrain, les premières séances dirigées par Labit ont aussi marqué les esprits. L’ancien adjoint du XV de France circule d’un atelier à l’autre, intervient avec mesure, pose des questions, affine des détails. À ses côtés, Nicolas Nadau, Joe Worsley et les survivants du précédent staff — Mathieu Cidre et Nicolas Mas — donnent du rythme.

« Il est arrivé avec humilité », résume Cidre via Midi Olympique, impressionné par la volonté de Labit d’ajuster sans brusquer. Quelques mots, quelques changements, un cadre plus clair : autant de leviers qui redonnent de la lisibilité au jeu.

Les joueurs ressentent cette évolution. Le discours du staff, plus direct et plus simple, semble avoir remobilisé le vestiaire. Jerónimo de la Fuente souligne la confiance que le nouveau manager leur accorde. Extrait:

« Pour le moment je ne peux pas dire si c’est mieux ou pas, on verra sur le terrain. Qu’est-ce qui a changé ? Peut-être les structures pour sortir de notre camp, plein de petits détails. Mais surtout, je sens l’équipe à 100 % convaincue d’aller chercher ce que le staff nous transmet. Je sens l’équipe contente. Le caractère, nous l’avons toujours eu. Certes, on aurait pu davantage le montrer, mais je suis certain qu’on va réussir à faire les matchs qu’il faut pour se sortir de cette situation. »

Le jeu de sortie de camp, la précision technique, l’organisation défensive : autant de détails retravaillés, autant de signaux positifs.

Mais personne ne se voile la face. L’embellie perçue à l’entraînement ne comptera que si elle se traduit sur le terrain. Tous le savent : seul un succès contre Montpellier permettra de valider ce renouveau.

Maintenant, il faut gagner. Pour relancer une saison déjà en danger, et redonner espoir à tout un peuple catalan.