Le deuxième ligne Emmanuel Meafou a été contraint de déclarer forfait pour le match du XV de France disputé contre les Fidji, le week-end dernier à Bordeaux.

Victime d’un état grippal juste avant la rencontre, le solide joueur du Stade-Toulousain a dû céder sa place.

Désormais remis, le joueur Toulousain postule pour le match contre l’Australie. Il devrait d’ailleurs former la deuxième ligne avec son coéquipier Thibaud Flament.

Emmanuel Meafou s’apprête à vivre un moment extrêmement fort. Et pour cause, il va jouer pour la première fois de sa carrière face aux Wallabies, pays où il a grandi.

Interrogé via La Dépêche, il s’est confié.

A lire ci-dessous :

« Quand j’étais petit, on a beaucoup bougé. Je suis né en Nouvelle Zélande avec des parents d’origine samoane. On est très vite parti à Sydney. J’ai passé les dix premières années de ma vie dans cette ville avec mes deux petits frères qui y sont nés. Après, on a bougé dans l’état du Queensland. Et après le collège, je suis parti à Melbourne. » 

Il se rappelle sa jeunesse en Australie. Extrait:

« J’ai débuté par le rugby à XIII.Je pense que tout ce que j’ai appris avec le ballon, le jeu à la main, cela me vient du XIII. Tout le monde fait des passes, tout le monde touche le ballon dans cette discipline. Mais attention, je n’ai pas fait que ça. Au collège, on jouait aussi au volley-ball, au basket, on faisait un peu de tout. De toute façon, peu importe le sport auquel on jouait, tant qu’on était avec les potes, on était content. »

Pourtant, tout n’a pas bien débuté pour le colosse Australien qui s’est vu refuser la signature d’un premier contrat, à Melbourne, alors qu’il n’avait que 17 ans. Extrait:

« On était sept à l’académie et six ont signé, le seul qui n’ait pas été pris c’est moi. Je me disais : « Bon, je fais 2 mètres de haut, j’étais à 135 kg et je n’ai pas été pris… Il faut que je fasse quoi ? » À ce moment-là, je prends un peu de poids car je ne fais plus d’activité. Et c’est un copain de mon père qui m’a dit de l’accompagner pour retourner jouer. Il m’a dit : « Viens faire un peu de sport, pour ton corps, ton physique. » Et là, j’ai retrouvé le plaisir de jouer et l’amour du rugby. J’ai recommencé à bien jouer, je refais un an avec Sydney et ça me permet de signer à Toulouse. »

Désormais, Emmanuel Meafou se sent pleinement Français. Extrait:

« Il y a quelque temps, je vous aurais dit que ça allait me faire bizarre, comme de jouer face aux All-Blacks. Mais aujourd’hui, je me sens vraiment français. Mon fils a un passeport français… Jouer des grosses équipes comme ça c’est toujours spécial, mais ce n’est plus bizarre. Si jamais je suis pris dans les 23, jouer devant ma famille sera incroyable. »