Face à l’Afrique du Sud puis aux Fidji, Ntamack a offert deux prestations très en deçà de son statut. Peu d’impact offensif, des ballons mal exploités et même un plaquage manqué sur un essai fidjien. Mais pour Galthié, le débat n’existe même pas.

Jeudi, le sélectionneur a coupé court :

« Il n’y a pas de sujet sur la performance de Romain. Le problème d’un joueur au milieu du jeu, c’est que quand les ballons ne reviennent par sur la partie centrale, c’est difficile pour lui de mener le jeu. »

Et le discours est totalement aligné dans le camp tricolore.

Le co-entraîneur Laurent Sempéré insiste :

« Il n’est pas critiqué dans ce groupe ».

Thibaud Flament renchérit :

« Personne dans l’équipe ne pense qu’il n’est pas au niveau ou que ça ne se passe pas bien. C’est plus un problème collectif de structures. Contre les Fidji, il a eu très peu de ballons propres qui soient exploitables. »

Un système encore en chantier

Les cadres du rugby français analysent aussi la situation avec lucidité. Guy Accoceberry pointe un jeu trop basique, qui limite l’expression du n°10. Et Benjamin Boyet résume ce qui manque encore au Toulousain :

« Il a besoin de retrouver son pouvoir d’accélération ».

Une donnée essentielle pour comprendre ses difficultés actuelles, lui qui revient d’une opération au genou après avoir serré les dents toute la saison dernière.

Interrogé par Le Parisien, Benjamin Boyet se confie sur les difficultés rencontrées par Ntamack. Extrait:

« Ce qu’on peut lui reprocher, c’est d’être englué dans le système collectif et de subir, comme tout le monde. Mais quand on maîtrise le jeu, comme en début de match contre les Fidjiens, il fait briller ses partenaires.

Il a besoin de retrouver des certitudes dans son jeu, et son pouvoir d’accélération qu’il avait encore il y a deux ans qui a été pollué par les blessures. Quand il rate son plaquage sur l’essai fidjien, c’est justement parce qu’il n’arrive pas avec assez de vitesse pour bien prendre son adversaire.»

Pourquoi Galthié le maintient titulaire

Malgré les critiques extérieures, la décision du staff est simple : impossible de bouleverser la hiérarchie en l’absence de Matthieu Jalibert. Le seul autre ouvreur disponible est Ugo Seunes, encore très jeune pour gérer un test match de cette intensité.

Ntamack jouera donc son 43e match international samedi, avec l’envie de faire oublier un mois de novembre compliqué… et l’occasion de redonner du relief à son jeu.

Dernière chance pour finir l’année sur une bonne note

Fatigué par les blessures, perturbé par un système encore incertain, mais largement soutenu par tout le groupe, Ntamack sait qu’il peut faire basculer le match s’il retrouve ses sensations. Il est désormais face à son ultime opportunité de marquer cette tournée, avant de repartir sur de nouvelles bases en 2026.