Matthis Lebel raconte avoir traversé une période très délicate : « J’ai engrangé pas mal de frustrations… »
Matthis Lebel raconte avoir traversé une période très délicate : « J’ai engrangé pas mal de frustrations… »
Le mercredi 26 novembre 2025 à 12:51 par David Demri
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Victime de problèmes de dos avant la trêve du Top 14, Matthis Lebel va mieux.
Interrogé via Midi Olympique, l’ailier Toulousain revient sur les moments difficiles qu’il a traversé. Extrait:
« Beaucoup mieux. J’ai eu la chance que ça arrive à ce moment-là, même si ce n’est jamais une chance (sourire). J’avais eu une bonne alerte et cela m’a rappelé de mauvais souvenirs. Donc on avait pris le parti avec les coachs, le staff médical et la préparation physique, de pouvoir bien récupérer.
Au début, je voulais vite reprendre pour jouer le match contre le Stade français juste avant les vacances. Mais c’était un peu juste, et on avait cette période de deux semaines sans match en pleine saison, ce qui n’arrive pas tous les ans. C’était plus sage d’en profiter pour bien bosser et espérer finir la saison avec le moins de complications possibles. J’ai essayé d’optimiser le temps. »
Il avoue avoir été très heureux de marquer un doublé pour son retour. Extrait:
« Oui, on marche tous à la confiance. Et c’est toujours bien quand on a les bons rebonds, ou quand les passes arrivent. Notre rôle premier, à l’aile, ça reste quand même de finir les coups. Même si je répète assez régulièrement qu’il y a plein d’autres façons d’apporter à l’équipe dans le rugby actuel. Mais lorsqu’on marque et qu’on contribue à la victoire, c’est toujours plaisant et satisfaisant. Comme je l’ai dit plus tôt, c’est bien pour la confiance mais ce sont les résultats collectifs qu’il faut aller chercher. »
Il se dit désormais davantage focalisé sur la performance collective plutôt qu’individuelle. Extrait:
« Quand tu es plus jeune et que tu arrives dans le monde professionnel, tu es davantage focalisé sur tes performances, ce qui est normal. Mais quand tu grandis un peu, tu regardes les choses différemment. Tu te dis que, si tes performances peuvent être de très haut niveau, c’est bien. Mais que, si tu aides le collectif à bien fonctionner, c’est mieux. Avec le temps, tu trouves des sources de satisfaction aussi dans ce domaine. »
Il ne le cache pas : la saison dernière a été compliquée pour lui. Extrait:
« Je pense avoir engrangé pas mal de frustrations l’année dernière. Parfois, il faut savoir faire le dos rond, même si la saison s’est très bien finie collectivement. On en revient aussi à ce que je disais : on peut toujours arriver à trouver de la satisfaction. Quand ça va moins bien individuellement mais que tu parviens à te fondre dans le collectif, tu trouves cette satisfaction. Et on a terminé sur cette finale de Top 14 qui, je le pense, restera emblématique par rapport au score ou à la physionomie du match.
Personnellement, tu manges des fois ton pain noir et tu fais le dos rond. Donc tu te tais, ce que j’ai toujours fait. Je ne pense pas être quelqu’un qui fait des grandes phrases dans les journaux. Voilà, j’ai appris à la fermer et à travailler. J’ai surtout essayé de très bien bosser pendant la coupure d’été. J’ai besoin d’avoir des périodes où je peux me développer en dehors du simple cadre sportif, entraîner mon corps pour arriver le plus frais possible sur la saison. »
Auteur d’une belle prestation en finale du Top 14, il a pu terminer la saison sur une bonne note. Extrait:
« Oui, ça fait du bien, déjà collectivement. On a pu gagner encore un titre avec ce groupe. Elle est là, la satisfaction première. Après, une fois que tu laisses passer la finale, l’euphorie avec les familles, les deux ou trois jours de fête, et que tu te reposes un peu, que tu regardes en détail, tu te dis : « Oui, ça fait du bien quand même de partir sur l’impression d’avoir fait quelque chose de concret. » Mais je n’ai pas attendu la finale pour savoir que tout n’était pas à jeter non plus sur la saison.
Forcément, j’étais content d’avoir répondu présent. Parce que ce fut une saison où j’ai été un peu sous le feu des critiques, où je n’ai pas eu les bons rebonds, où il n’y avait pas souvent le bon truc au bon moment pour moi. Mais j’ai été très reconnaissant parce que les copains autour ne m’ont pas lâché. Et puis, c’est une saison où j’ai quand même joué vingt-huit matchs. C’est donc que tout n’était pas à jeter même si les coachs ont peut-être eu des doutes sur moi à des moments. N’empêche, pour un match aussi important qu’une finale, ils n’ont pas hésité à me mettre sur la feuille et à me faire entrer après la blessure de Romain, alors que je n’étais pas tout seul sur le banc. Dans ma tête, il y avait un mélange de satisfaction, de reconnaissance aussi, et l’envie de couper ensuite pour très vite repartir au boulot, parce que je ne comptais pas repasser une saison comme celle-ci. »
Pour conclure, Matthis Lebel exprime sa frustration de ne pas avoir été convoqué en équipe de France. Extrait:
« On arrive toujours à faire la part des choses. Sinon, on tourne en rond et on n’avance pas… Je regardais quand même les matchs avec beaucoup d’intérêt, déjà parce que mes potes jouaient. Après, une fois que tu as porté ce maillot, tu as forcément envie d’y retourner. Aussi, tu as envie de mesurer ce qui peut te manquer ou pas pour atteindre ce niveau-là. J’ai la chance d’être dans un club qui joue les deux compétitions à fond, et la chance d’avoir beaucoup de temps de jeu. Je sais ce qui peut me manquer, donc je continue à travailler, en espérant que je puisse y revenir un jour. »
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