Antoine Dupont a-t-il mis plus de temps que prévu pour revenir de sa blessure ?
Antoine Dupont a-t-il mis plus de temps que prévu pour revenir de sa blessure ?
Le jeudi 27 novembre 2025 à 14:13 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Antoine Dupont vit les dernières heures de sa longue parenthèse loin des terrains. Plus de huit mois et demi après sa rupture du ligament croisé du genou droit, le capitaine du XV de France s’apprête à refouler la pelouse.
Ce samedi soir, à Ernest-Wallon, le maestro toulousain devrait retrouver la compétition face au Racing 92 dans la peau d’un remplaçant, exactement dans la fenêtre qu’il avait annoncée.
« Le chemin est long et fastidieux, mais j’avance petit à petit. Ça se passe plutôt bien », confiait-il en octobre. « Ce sera autour de fin novembre, début décembre. Je sens que je suis encore en déficit ». Le timing est donc respecté au millimètre.
L’image sera forte : l’entrée en jeu d’un joueur attendu comme rarement dans l’histoire récente du rugby français. Pour autant, Dupont a-t-il suivi une rééducation spécialement longue ? A-t-il volontairement ralenti son retour pour ne prendre aucun risque ?
Midi Olympique fait le point.
Difficile d’être plus clair : sa reprise entre parfaitement dans les standards. Ce samedi, il serait de retour 266 jours après sa blessure, soit huit mois et trois semaines d’absence. Ce délai se situe même dans la fourchette basse comparé à d’autres cadres tricolores.
Charles Ollivon, par exemple, avait observé neuf mois d’arrêt lors de chacune de ses deux ruptures du ligament croisé. Matthieu Jalibert, touché lors du même France–Irlande 2018 que Dupont, avait connu des complications et n’était revenu qu’un an plus tard. Josh van der Flier, blessé également ce jour-là, avait mis huit mois.
En réalité, Dupont suit presque une logique répétitive dans sa carrière. Lors de sa grave blessure au genou gauche en 2018, il avait déjà mis huit mois à revenir. Cette période est éprouvante, mais elle correspond aux délais médicaux habituels d’un joueur de très haut niveau. Dès les premiers instants de sa rééducation, il avait posé le cadre : « Je ne veux pas me presser. Je veux prendre soin de mon genou ». Une ligne de conduite qu’il n’a pas trahie.
La fausse impression d’un retour tardif vient surtout d’un phénomène : l’anomalie Anthony Jelonch. En 2023, le troisième-ligne toulousain était revenu en un peu plus de six mois, un exploit rarissime dans le rugby professionnel. « On a été mal habitués », reconnaissent les membres du staff tricolore. Lors de sa seconde blessure, Jelonch a d’ailleurs mis huit mois, un délai beaucoup plus classique. Le cas Jérémy Fernandez à Castres, revenu lui aussi en un peu plus de six mois, fait également figure d’exception plus que de norme.
Pour Dupont, il n’a jamais été question de précipitation. Entre les passages en clinique spécialisée, le travail sur la puissance, la proprioception et le retour progressif aux charges maximales, tout a été fait pour réduire les risques de rechute. Et c’est finalement un retour parfaitement calibré qui intervient ce soir, à une semaine de la Champions Cup et alors que Toulouse entame un moment-clé de sa saison.
L’heure est venue pour le capitaine tricolore de tourner définitivement la page. Sa rééducation, loin d’être lente, aura été simplement celle d’un athlète qui veut durer. La suite lui appartient désormais.
Publicité
0 Commentaire
