Ce joueur Clermontois a pris 9 kilos lors de sa blessure !

Ce joueur Clermontois a pris 9 kilos lors de sa blessure !

Le mercredi 3 décembre 2025 à 10:33 par David Demri

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À la veille d’un choc XXL face aux Saracens (samedi, 14 h), Clermont retrouve enfin des forces vives. Mais derrière les retours de plusieurs blessés longue durée se cache une réalité bien plus intime : des mois de doute, de colère et de solitude, que le club a dû apprendre à gérer avec tact et méthode.

Lotrian, dix mois de galère et une frustration explosive

Lorsqu’il a dû quitter la pelouse sur protocole commotion, Sacha Lotrian n’a rien caché de sa rage. Plus qu’un geste d’humeur, un cri intérieur.

Le pilier n’a joué que 61 minutes en trois matchs cette saison, héritage d’une année empoisonnée par une blessure tenace au ménisque. Trois rechutes, des séances interminables en salle, et une même question qui tournait en boucle : pourquoi moi ?

Il s’est confié via La Montagne.

« 2025 n’a pas été la meilleure année de ma vie… On se pose plein de questions. Puis on se remobilise et on se dit qu’on n’est pas le premier à qui ça arrive », avoue-t-il.

À distance, son petit frère Mathys, qui enchaîne les titularisations avec l’USAP, a été son premier rayon de lumière. Une bouffée d’air dans une période où Lotrian avait parfois l’impression de disparaître.

Jurand : alité six semaines, neuf kilos pris et un mental mis à nu

L’histoire de Joris Jurand n’est pas moins forte. Revenu à la compétition début octobre, l’ailier a traversé un deuxième séisme physique : une rupture du tendon d’Achille fin 2024.

Dans le podcast Impact mental, il raconte ces semaines longues comme des mois :

« J’ai été alité six semaines sans rien pouvoir faire. Mon corps changeait. J’ai pris neuf kilos. Mon seul plaisir de la journée, c’était de manger ».

Pendant que lui luttait contre l’inaction, sa compagne gérait tout à la maison, avec un bébé de huit mois. Un quotidien où la blessure dépasse largement le strict cadre sportif.

Le retour dans le groupe : la phase la plus violente

Une équipe pro vit en meute. Les codes, les routines, la camaraderie… Tout tourne autour du collectif. Alors, pour ceux qui reviennent après des mois d’absence, réintégrer ce monde en mouvement est souvent brutal.

Le préparateur mental de l’ASM, Antoine Couhert, est désormais au centre du dispositif :

« Les phases de colère et de frustration sont les plus dures. Le joueur perd son identité : il était rugbyman, et d’un coup, il ne l’est plus. C’est très violent », analyse-t-il.

L’objectif : ne jamais laisser un blessé “hors du groupe”.

« L’année dernière, intégrer Fritz Lee au staff a été une idée brillante. Pour Joris, le fait de le mettre porteur de tee avant son retour a été un signal fort : tu comptes encore, tu fais partie de nous », poursuit Couhert.

Un détail ? Pas pour un joueur qui se reconstruit.

L’aube d’une nouvelle étape

Entre retours médicaux, retours mentaux et retour au très haut niveau, Clermont aborde sa Champions Cup avec beaucoup plus que des renforts.

L’ASM récupère des joueurs… mais surtout des hommes qui reviennent avec une armure neuve, forgée dans les moments les plus sombres de leur carrière.

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