Uini Atonio : « Mais je n’étais pas Simba, J’étais Mufasa ! »

Uini Atonio : « Mais je n’étais pas Simba, J’étais Mufasa ! »

Le jeudi 4 décembre 2025 à 23:14 par David Demri

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Invité de la semaine de l’entretien des Potos, rendez-vous digital de la cellule rugby RMC Sport, le pilier du XV de France et du Stade Rochelais, Uini Atonio, replonge dans ses souvenirs de l’adolescence, où son orientation vers l’activité théâtre l’a conduit jusqu’à se produire pour une troupe professionnelle en Nouvelle-Zélande. Extraits.

Son plus grand rôle a de l’allure puisqu’il est considéré par beaucoup comme le meilleur pilier droit de la planète rugby. Mais figurez-vous qu’il aurait pu embrasser une ‘vraie’ carrière d’acteur! Alors qu’il devrait ce samedi 6 décembre faire son grand retour à la compétition, à l’occasion de l’ouverture de la Champions Cup et du match La Rochelle-Leicester (18h30, à vivre à la radio sur RMC), six mois après une désinsertion de l’ischio-jambier, l’emblématique droitier du XV de France (68 sélections) et du Stade Rochelais (324 matchs) Uini Atonio n’a pas perdu son sens de la comédie…

Ses premiers pas au théâtre, à 13 ans: « Une façon de faire rire tout le monde »

« A l’école en Nouvelle-Zélande, tu es obligé de choisir les différentes activités que tu souhaites faire à partir de 12-13 ans, jusqu’à 17-18 ans. Le théâtre, c’est l’un des domaines où je pensais que ça allait être le plus ‘facile’. C’était une façon de faire rire tout le monde. On faisait des concours. Ils choisissaient par exemple douze personnes pour aller en Angleterre, au Blackfriars Theatre de Shakespeare. Mais je ne l’avais pas fait, celui-là. Mon frère, lui, est allé plus loin. Il était même à la télé pendant quelques années. Et aujourd’hui, il est principal dans une école, un genre de CFA pour les jeunes acteurs. »

Son attirance pour le cinéma asiatique: « Je n’aurai jamais été Jackie Chan, mais… »

« J’adorais regarder des films japonais, chinois, coréens. Il y avait toujours une histoire derrière ces films que je trouvais vraiment énorme. J’ai habité deux ans à Hong-Kong, je les regardais avec les sous-titres. Et Jackie Chan, c’était… Ce que j’adorais avec lui, c’est qu’il faisait tous ses ‘stunts’ (ses cascades) tout seul. Il n’y avait pas de cascadeur. Aujourd’hui, tous les mecs, quand ils sautent d’un hélicoptère, ce n’est pas eux, c’est leurs doublures. Mais lui, il faisait tout. Je trouvais ça énorme, j’adorais regarder tous ses films par rapport à ça. Jamais je n’aurais été Jackie Chan, mais… Je l’ai rencontré une fois. Juste « bonjour, au revoir », je n’ai pas trop pu parler avec lui mais c’était vraiment cool. »

Sa carrière sur les planches: « Une fois, ma troupe avait besoin de quelqu’un pour faire le génie dans Aladdin »

« J’ai fait quelques pièces de théâtre avec ma troupe, ‘Les Black Friars’, qui existe toujours. Une fois, ils avaient besoin de quelqu’un pour faire le génie, dans Aladdin. Ils m’ont peint en bleu, je me suis coupé les cheveux. J’ai fait quelques pièces de Shakespeare, le personnage de Tybalt dans Roméo et Juliette, aussi. Le Roi Lion? Oui, je l’ai fait. Mais je n’étais pas Simba, J’étais Mufasa (rires). Du coup, oui, j’ai joué quelques pièces. C’était vraiment pour avoir un peu d’argent en poche, quand j’étais plus jeune, parce que mon premier contrat rugby à 16 ans, c’était vraiment des cacahuètes. Tu étais obligé de faire quelque chose à côté. J’étais à l’université, et je faisais ça sur mon temps libre. La plus grande assistance? Dans un théâtre à Auckland, je crois, devant peut-être un peu moins de 1.000 personnes. »

Ses rêves de télévision: « Le rugby était une autre option, une autre voie pour y aller »

« A l’époque, il n’y avait pas beaucoup de ‘bronzés’ à la télé. Du coup, c’était un peu un objectif (de passer à la télévision). J’y croyais vraiment. Le rugby était une autre option. A l’école, tout le monde ne devient pas un joueur professionnel. Du coup, je me suis dit que c’était peut-être une autre voie à suivre pour y aller. J’aime bien encore rigoler à la télé, mais je pense que tout ce qui est théâtre, c’est en stand-by.

Pour devenir acteur, il faut connaître du monde. Temuera Morrison, le père d’Aquaman (dans le film éponyme, sorti en 2018) était dans la même école que moi. Quand tout le monde me disait: « Il n’y a que des bons acteurs qui sont dans ton école », je disais « Ah ouais? ». Mais finalement non (rires). J’ai suivi davantage le rugby que le métier d’acteur. J’avais commencé un diplôme de ‘Performing Arts’ en Nouvelle-Zélande, mais seulement sur un an, Je n’ai pas continué quand je suis parti à Hong-Kong. »

Ses bénéfices tirés du théâtre: « J’arrive à mieux parler (en public), je pense »

« La pratique du théâtre m’a apportée un peu de confiance. Aujourd’hui, j’arrive à mieux parler, je pense. Parler devant 20 personnes ou 500 personnes, ce n’est pas pareil. Quand j’ai commencé, je n’étais pas timide, mais je n’étais pas très bavard non plus. J’aimais bien parler avec mes potes, mais je n’étais pas du tout celui qui pouvait parler devant tout le monde… Mais finalement, à part travailler sur ma confiance quand je parlais avec les gens, ça ne m’a pas apporté grand-chose. »

Son rôle d’acteur transposé au rugby: « J’aime bien mettre des pièces et du fun »

« Sur le terrain, j’aime bien mettre des pièces à tout le monde. C’est juste pour essayer de perturber les adversaires, c’est peut-être une technique (sourire). Le plus dur (dans son nouveau rôle de coach de la mêlée), au moment des feedbacks après les matchs, c’est de rester sérieux. Tu es obligé. Je sais que les jeunes vous diront que je suis toujours dans le fun, que j’aime bien rigoler. Si on recule en mêlée, j’aime bien dire « Ouais, vas-y, t’as joué en roller ou quoi? » C’est aussi une technique aussi pour gagner la confiance des joueurs. Par contre, après, derrière, il faut assumer. Parce que le jour où je vais reculer en mêlée, ils vont tous rigoler! Du coup, j’aime bien mettre des pièces, j’aime bien mettre du fun. Tout le monde dit qu’on vient au travail, mais nous, on a vraiment de la chance, on ne travaille pas. Là, c’est vraiment du plaisir de faire ça comme « travail ».  Si on commence à faire la gueule parce qu’on a reculé en mêlée, franchement, la journée est morte. »

Son dernier acte au rugby, le Mondial 2027? « Ça peut vraiment être l’objectif final de ma carrière »

« Mon objectif, déjà, c’est de revenir sur le terrain puis de faire des bons matchs. La Coupe du monde, on verra plus tard. Il faut vraiment que je me concentre sur le fait d’apporter à l’équipe avant que de penser à autre chose. Mais oui, ça peut être cool. Ça peut vraiment être l’objectif final de ma carrière. Il faut que je sois bon sur le terrain pour penser à la Coupe du monde. Déjà, il faut que je sois bon pour jouer ici (à La Rochelle). »

Via RMC Sport

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1 Commentaire

  1. Tarak83 4 décembre 2025 at 23h- Répondre

    Un vrai bon mec