Ces joueurs Clermontois blessés qui ont récemment vécu un calvaire
Ces joueurs Clermontois blessés qui ont récemment vécu un calvaire
Le vendredi 5 décembre 2025 à 12:46 par David Demri
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À quelques heures de débuter la Champions Cup face aux Saracens, l’ASM Clermont récupère enfin plusieurs joueurs longtemps restés à l’infirmerie.
Mais derrière les retours sportifs, il y a surtout des mois de doute, de colère et de fragilité qu’il a fallu gérer autrement que par la préparation physique.
Un retour au jeu… après des mois à tenir mentalement
C’est l’exemple qui parle le mieux : Sacha Lotrian.
Sorti récemment sur protocole commotion après une alerte de son protège-dents connecté, le pilier n’a pas caché son agacement. Normal : la saison ressemble à un long tunnel. Entre sa blessure au ménisque, une rechute et un enchaînement de pépins, il n’a joué que 61 minutes cette année.
Le joueur explique avoir traversé une période compliquée.
Il s’est confié via La Montagne :
« 2025 n’a pas été la meilleure année de ma vie… Cela a été difficile. Le fait d’avoir été blessé, la rechute, puis une nouvelle blessure… L’enchaînement fut compliqué. On se pose plein de questions. “Pourquoi cela m’arrive ?” Puis on se remobilise en se disant que l’on n’est pas le premier ni le dernier. Que c’est déjà arrivé à pas mal de copains. C’est la vie, et cela doit arriver une fois dans une carrière. »
Il reconnaît même :
« J’ai pris 9 kilos ».
Un rappel brutal de ce que représente une longue période d’arrêt pour un sportif professionnel.
Son frère Mathys, qui a éclaté avec l’USAP cette saison, lui a servi de moteur :
« Cela m’a mis un coup de fouet », confie Sacha.
Quand la famille devient la première béquille
Même scénario pour l’ailier Joris Jurand, qui fait son retour début octobre après dix mois de galère. La reconstruction a été possible grâce au soutien de sa compagne :
« J’ai repensé à tous ces moments qui ont été durs. Quand je n’étais pas bien et que l’on a été là pour moi. Mon épouse m’a beaucoup aidé, tout particulièrement pendant ma rééducation. C’est elle qui a tout géré à la maison. »
Il raconte dans le podcast Impact mental la violence mentale de sa deuxième grosse blessure, son tendon d’Achille rompu fin 2024 :
« Quand je me suis rompu le tendon d’Achille fin novembre 2024 face à Castres, c’était vraiment très dur. Que ce soit pour moi ou pour ma femme, qui devait s’occuper de tout. Surtout avec un bébé de huit mois qui commençait à se lever. J’ai été alité pendant six semaines sans pouvoir rien faire. Je ne pouvais pas poser le pied par terre. Quand on a l’habitude de bouger, on voit son corps changer à cause de la sédentarité. Pendant que j’étais alité, j’ai dû prendre neuf kilos. Mon seul plaisir de la journée, c’était de manger, c’était la seule chose que je pouvais faire. »
Ces témoignages rappellent que la blessure n’est pas qu’un problème physique : c’est une mise à l’écart forcée d’un groupe où tout va très vite.
Clermont a créé un véritable accompagnement psychologique
Pour aider ses joueurs à traverser ces phases de colère, frustration et perte d’identité, le club a intégré un préparateur mental, Antoine Couhert.
Il raconte :
« Nous avons un rôle d’accompagnateur dans la gestion de la motivation qu’un joueur peut avoir. Les phases de colère et de frustration sont les plus dures à gérer émotionnellement. C’est très fort. Et c’est couplé avec la phase de tristesse et de perte d’identité. Tu étais joueur de rugby et d’un coup, tu ne l’es plus. C’est violent. »
L’idée est simple : maintenir un lien, éviter que le blessé ne se sente mis à l’écart.
« La coordination entre tous les corps du staff est très importante. Le joueur blessé est dans une phase émotionnelle de fragilité. »
L’exemple Fritz Lee a marqué les esprits : intégré ponctuellement au staff la saison dernière pendant sa blessure, il s’était senti utile. Cela a aussi été le cas pour Jurand, parfois « porteur de tee » sur des matchs pour garder un rôle dans l’équipe.
Couhert résume parfaitement la philosophie du club :
« Avant qu’il ne reprenne, Joris a été une ou deux fois porteur de tee sur des matchs. Cela peut paraître futile, mais on montre au joueur qu’il est important pour le groupe et qu’il n’est pas mis de côté. Il faut aussi lui dire que l’on croit en lui. »
Une reconstruction qui va au-delà du terrain
À l’heure d’affronter les Saracens, Clermont récupère des forces vives essentielles.
Grâce à un accompagnement humain renforcé, l’ASM essaie de transformer la galère en nouvel élan. Et ces retours pourraient bien peser lourd dans la campagne européenne qui s’ouvre.
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Échange Beria / Lotrian
Échange Slimani / A5a
Bref de bons piliers qui calent la mêlée vs des piliers qui reculent à chaque impact, on peut dire que les dirigeants de l’ASM ont du nez!