La Fédération française de rugby a présenté ce samedi, lors de son assemblée générale financière à Marcoussis, un nouveau résultat déficitaire pour l’exercice 2024-2025. Après un exercice précédent déjà lourdement impacté, la FFR affiche cette fois un net à –6,9 millions d’euros, contre –13,3 millions un an plus tôt.

Ce nouveau plongeon comptable s’explique une nouvelle fois par les pertes liées à l’organisation de la Coupe du monde 2023. Une affaire qui continue d’ébranler les comptes et la gouvernance du rugby français.

Début novembre, le comité d’organisation (GIP) et le GIE — structure dont fait partie la FFR — ont porté plainte contre la société Daimani et trois de ses dirigeants pour escroquerie présumée autour du marché des hospitalités. Le préjudice estimé : 27 millions d’euros.

Des provisions qui pèsent lourd

La FFR avait déjà provisionné 16 M€ l’an dernier pour compenser les pertes de l’événement. Cette année, 8 M€ supplémentaires ont été inscrits, ce qui alourdit logiquement les comptes.
Au total, la Fédération annonce avoir provisionné 27,6 M€ sur trois ans au titre du Mondial 2023.

L’instance évoque également 5 M€ investis dans des installations de clubs, des dépenses considérées comme non récurrentes et qui auraient dû être financées par les bénéfices initialement attendus de la Coupe du monde.

Quelques éclaircies au milieu des chiffres

Malgré un contexte tendu, la FFR souligne plusieurs améliorations :

– un accord plus favorable concernant le loyer du Stade de France,
– une augmentation de la quote-part versée par le comité des Six Nations (de 16 % à 19 %),
– des recettes de billetterie en hausse,
– l’arrivée d’une dizaine de nouveaux sponsors en deux ans.

Autant d’éléments qui permettent à la Fédération d’envisager un retour plus rapide à l’équilibre.

Le communiqué officiel l’affirme :

« Au regard des résultats et négociations déjà réussies, le redressement de la FFR annoncé en 3 ans pourrait se faire en 2 ans, ouvrant la voie à un équilibre financier tangible et durable. »

Florian Grill, président depuis 2023, affiche la même conviction :

« La situation financière de la FFR s’améliore, grâce à une gestion rigoureuse et une augmentation des revenus sans aucune hausse de la cotisation fédérale pour les clubs. Mais il reste du travail à faire pour le retour à l’équilibre budgétaire. »

Validation massive par les clubs

Les comptes arrêtés au 30 juin 2025 ont été validés à 93,74 % par les clubs présents à Marcoussis, confirmant un large soutien au plan de redressement présenté par la gouvernance actuelle.

La FFR reste déficitaire, mais affirme avoir enclenché une dynamique positive. Les prochains mois diront si l’optimisme affiché pourra se traduire en véritable rebond financier.