Dimanche, le Rugby Club Toulonnais est totalement passé à côté de son match, contre Edimbourg, en Ecosse (33-20).

Les Varois se sont inclinés sans même prendre le point de bonus défensif et ont laissé le bonus offensif à leur adversaire.

Interrogé via Var-matin, le troisième ligne Toulonnais Esteban Abadie est revenu sur cette défaite très frustrante.

Ce-dernier ne manque pas de le dire : le RCT a été inexistant en seconde mi-temps.

Il tire la sonnette d’alarme. Extrait:

« Il y a plusieurs sentiments qui se mélangent. D’abord de la frustration et de la déception. Mais surtout, ce qui ressort, c’est qu’on a deux visages différents entre les matches à domicile et ceux à l’extérieur. Mais dans la position où on est, c’est-à-dire celle d’un groupe qui veut être une grande équipe et batailler dans le haut de tableau, ce n’est pas possible. On fait une bonne entame et globalement une première mi-temps correcte mais, derrière, on est inexistants. On savait à quoi s’attendre ici… On a été servis. »

Il affirme vouloir arrêter de trouver des excuses suite à cette nouvelle débâcle à l’extérieur.

Selon lui, rien n’est encore mort dans cette compétition. Extrait:

« Il faut qu’on arrête de se trouver des excuses, que ce soit individuellement ou collectivement. Alors, après, il n’est pas question de tout jeter, hein. Rien n’est mort, ce n’est qu’un premier match. Mais il faut, chacun, un peu se regarder dans un miroir et se mobiliser.

Au rugby, on le sait, ça a toujours été plus dur de gagner à l’extérieur. On dirait qu’on ne l’a pas compris. Pour ramener une victoire loin de chez toi, il faut faire le match parfait, redoubler d’intensité et être sérieux. Sur ce match d’Édimbourg, on a donné beaucoup, beaucoup trop de choses pour revenir avec ne serait-ce qu’un point. Ils méritent leur victoire, c’est tout. »

Il explique ensuite pourquoi l’équipe Toulonnaise a totalement déjoué en seconde mi-temps. Extrait:

« On avait pour stratégie de gagner l’occupation. Le plan était clair. Sauf qu’en seconde période, cette bataille, on l’a complètement perdue. Donc, derrière, tu restes sans cesse dans ton camp, tu subis, tu te mets à faire des fautes et tu ne peux plus ressortir correctement. On a été bloqués chez nous. Le carton jaune de David Ribbans pour brutalité nous fout aussi un peu dans la merde, mais on doit faire avec, ça arrive. » 

Dans la foulée, Esteban Abadie indique être en désaccord avec une décision arbitrale. Extrait:

« L’autre tournant du match, c’est l’action avec Baptiste Serin qui pour moi n’est pas légitime. On est à -1 au score à ce moment-là. Baptiste joue au rugby depuis 30 ans et connaît la règle. Le ballon n’est pas sur la ligne et l’arbitre donne une mêlée à cinq mètres, sans vraiment savoir pourquoi. La décision est difficile à comprendre, même si la victoire ne se joue pas que sur ça. La réalité, plus largement, c’est qu’il y a un vrai problème à l’extérieur. Tu ne peux pas prendre 30 points dès que tu sors de chez toi. »

Il l’affirme : le RCT attend toujours sont match référence à l’extérieur. Extrait:

« On attend ce match référence à l’extérieur depuis le début de l’année. On l’a fait à Montpellier, d’entrée, mais c’est loin maintenant. On le cherchait et là, on a eu tout l’inverse. La marge de progression est énorme si on veut prétendre à ce qu’on dit : jouer le haut du tableau sur les deux compétitions.

Je n’ai jamais vraiment su expliquer pourquoi il y a autant de différence entre domicile et extérieur au rugby. Mais oui, je pense que c’est avant tout mental. Pourtant, on était prévenus. On savait qu’on allait jouer une équipe rugueuse, sous la pluie, qui allait se servir de nos erreurs. C’était le match parfait pour aller chercher une performance référence. Au final, on repart avec tout l’inverse.« 

Il conclut et souhaite encore croire à une qualification. Extrait:

« Même s’il n’y a que quatre matches sur la phase de poules, je vous assure que c’est quand même long. On sait qu’avec trois victoires, on peut toujours être premier de poule. La preuve, on l’a fait l’an dernier. Sur cette sortie, on est plus déçus et frustrés de nous-mêmes. On doit montrer un autre visage à l’extérieur, et vite. Pour nous, et pour les supporters. La réponse ne tient qu’à notre groupe. »