Perpignan vient de créer l’un des plus gros tremblements de terre de son histoire moderne. En pleine lutte pour sa survie en Top 14, l’USAP vient d’annoncer l’arrivée de Sevu Reece, l’un des ailiers les plus prolifiques au monde.

Un transfert inimaginable il y a encore quelques semaines, tant l’international néo-zélandais semblait hors de portée pour un club qui bataille pour éviter la relégation.

Depuis plusieurs semaines, les dirigeants catalans travaillaient discrètement sur ce dossier explosif. Mais ils attendaient le bon moment pour officialiser l’information. Ce moment, ils l’ont choisi après la toute première victoire de leur saison, acquise dimanche dernier contre les Dragons de Newport (41-17) en Challenge Cup.

Une manière de faire passer la nouvelle sous un climat plus serein.

Comme le résume le président François Rivière via L’équipe :

« On aurait pu l’annoncer il y a un mois… Mais le faire après une défaite aurait été maladroit. Je ne suis pas certain que nos supporters l’auraient bien compris. »

En révélant la signature de Reece ce mercredi, l’USAP a volontairement créé un choc positif. Un signal fort envoyé à toute la planète rugby. Car l’arrivée de l’ailier de 28 ans aux 37 sélections avec les All Blacks est tout simplement sidérante. D’abord parce qu’il s’engage pour trois saisons, ensuite parce qu’il quitte les Crusaders — le club le plus titré de l’hémisphère sud — à moins de deux ans d’une Coupe du monde organisée… juste à côté, en Australie.

Cette décision soulève une question que tout le monde se pose : pourquoi un joueur encore en plein pic de performance accepte-t-il de tourner le dos à sa carrière internationale ? Le règlement néo-zélandais est pourtant clair : quitter le pays revient à renoncer au maillot noir tant que dure l’exil.

Pour François Rivière, ce choix en dit long sur l’attractivité du club.

« Ça montre d’abord que l’USAP reste un club très attractif. Parce qu’on ne pourrait pas faire venir un joueur comme lui s’il n’en avait pas envie. Vous savez, Perpignan a toujours été une terre qui a attiré beaucoup d’iliens. »

Avant ce transfert, Reece avait déjà connu une tentative d’aventure européenne. En 2018, bien avant d’exploser avec les Crusaders et de devenir le recordman d’essais en Super Rugby (66), il avait signé au Connacht. Mais son contrat avait été immédiatement rompu après qu’il a plaidé coupable pour violences conjugales. L’ailier avait évité une condamnation judiciaire, mais écopé d’une amende, poussant le club irlandais à mettre fin à leur accord.

Cette fois, plus rien n’empêche son arrivée. Et dans une saison où Perpignan cherche encore à s’extraire du bas du classement, la signature de Sevu Reece pourrait bien surpasser le simple cadre sportif : elle peut devenir le point de bascule psychologique dont l’USAP avait cruellement besoin.

Un recrutement inattendu, spectaculaire, et peut-être déterminant dans la bataille pour le maintien.