Ce samedi, le Stade-Toulousain se déplacera à Glasgow, en Ecosse, pour le compte de la deuxième journée de la Champions Cup.

A l’approche de cette rencontre, le manager Toulousain Ugo Mola s’est confié en conférence de presse.

Ce-dernier a évoqué la préparation de cette rencontre. Extrait:

« Nous avons deux jours de moins de récupération mais bon, c’est le calendrier qui veut cela à un moment où les effectifs sont normalement en mesure de pouvoir l’encaisser. Nous sommes un flux tendus à certains postes mais comme tout le monde. Glasgow, ils sont performants depuis deux ou trois saisons sur la scène Européenne avec des derniers carrés, des quarts de finales… Ils sont éliminés contre le Leinster la saison dernière sinon ils sont vraiment performant dans leurs compétitions. Ils ont une troisième ligne de très haut niveau, un gros temps de jeu. C’est l’équipe qui fait le plus de passe, qui oblige ses adversaires à énormément plaquer. Il va falloir y être dans l’intensité, dans le rythme. Ils ont une troisième ligne extrêmement mobile, la troisième ligne titulaire de l’équipe d’Ecosse, une charnière qui se connait très bien, au centre ils ont l’un des meilleurs centre du monde avec Tuipulotu qui fait des performances de haut niveau sur la scène internationale. »

Il se dit très inquiet par cette rencontre. Extrait:

« Il y a beaucoup d’inquiétude de notre part et j’espère que l’on a bien préparé ce match. Il y a une part d’inconnu : le terrain synthétique, le temps car on nous annonce du froid, du vent et de la pluie. Donc nous avons des interrogations et des incertitudes. A nous de répondre à tout cela. Si j’enlève les équipes Françaises, il y Northampton, le Leinster et Glasgow. Ce sont des équipes qui t’amènent sur un terrain un peu différent. On va voir si Bath confirme son bon début de saison. On va se concentrer sur ce match et on aura fort à faire pour revenir avec des points de là-bas.

Ils ont la volonté de laisser le ballon sur le terrain. Quand on joue Toulouse on veut les priver de ballons. Donc je m’attends à ce qu’on ait de longues séquences défensives à réaliser. On n’est pas vers cela dans notre championnat. Chacun joue comme il a envie de jouer. Mais la préparation pour ce genre de match n’est pas habituel car notre championnat ne nous y prépare pas. »

Il évoque la particularité de ce match qui se jouera sur terrain synthétique. Extrait:

« Le synthétique est un terrain accident. Il y a beaucoup de turnover. L’équipe de Glasgow est l’équipe qui conserve le plus de ballons dans ses rucks. Ils ont un temps d’avance sur ces conditions-là. On a essayé de se mettre en condition toute la semaine mais on s’est entrainé toute la semaine à 18 degrés et grand soleil donc on ne s’est pas rapproché des conditions de ce week-end. »

Il se pose également des questions sur la formule de cette Champions Cup. Extrait:

« Tout le monde a conscience que chaque point est important. Mais dans cette formule, si tu veux réellement te mettre dans les meilleures dispositions, il ne faut rien laisser tomber, et à la fois tu peux te qualifier avec très peu de points. C’est ce qui trouble un peu cette compétition : c’est le grand écart permanent. Tout le monde est obsédé par les points de bonus car ça compte à la fin, et en même temps, avec une victoire et quelques points de bonus, le Racing s’était qualifié il y a deux ou trois ans. On connait le parcours du combattant quand tu te qualifies au fond du bus. Mais pour l’instant, on n’est pas dans les calcules. On va essayer de revenir avec des points de Glasgow et ça ne sera pas aisé. »

Dans la foulée, il estime que son équipe monte en puissance depuis plusieurs semaines maintenant. Extrait:

« Ce week-end j’ai vu des choses très intéressantes. J’ai la sensation que notre rugby est un peu plus en place qu’il y a quelque temps. Il fallait reprendre le jeu avec un premier bloc où nous avions eu deux semaines et demi de préparation. Les premiers matches nous ont servi de mise en place de notre rugby. J’ai la sensation que depuis les matches à domicile contre Castres, le Stade-Français et le Racing 92 nous ont permis de mettre les choses en place. On a toujours envie de faire valoir nos qualités. Notre identité reste de provoquer, avec ou sans ballon. On sait qu’on devra défendre contre Glasgow, mais j’espère que les Ecossais devront défendre aussi et que l’on pourra tenir le ballon et les mettre à mal avec notre rugby. C’est notre envie et une conviction profonde de nous présenter avec nos armes.

Les deux déplacements sur synthétique que nous avons à Glasgow et chez les Saracens me posent problème depuis la réception du calendrier. J’ai un très mauvais souvenir d’un match chez les Saracens, il y a presque 10 ans maintenant. Ce sont deux matches qui seront révélateurs de la forme du moment et avec les problématiques que nous avons en terme d’effectif… Nous allons avoir deux rencontres très difficiles à manœuvrer. On se fait notre stage synthétique avec trois matches sur cinq. Ca marque les organismes, c’est sollicitant, ce sont des terrains accident. Donc il faut le vivre. Je m’attends à ce que ce soit l’un des matches les plus durs de la poule. »

Concernant son effectif, il regrette déjà d’avoir libéré Pita Ahki étant donné les blessures de Pierre-Louis Barassi et Santiago Chocobares sans oublier Juan Cruz Mallia. Extrait:

« Avec notre expérience et la connaissance de notre groupe, on essaye de gérer au mieux ce mois de décembre. Il y a la gestion voulue et la gestion subie. Ce qu’on arrive à anticiper, c’est toujours très bien. Mais quand vous lâchez un Pita Ahki puis que vous blessez trois joueurs majeurs au centre… Vous vous dites pourquoi j’ai lâché Pita ? On essaye de garder un niveau constant tout en ménageant nos forces vives. On a conscience que nos internationaux sont entre deux compétitions, certains ont connu des pépins. Il y a huit semaines très importantes pour le club et il faut gérer tout cela. C’est valable pour tout le monde sauf que pour nous c’est multiplié 4, 5 ou 6. Cela ne vous a pas échappé que les règles qui vont être mises en place allaient compliquer les choses. Donc quand tu as 18 ou 19 internationaux sollicités durant la Tournée de novembre et autant durant le Tournoi, il faut réussir à gérer cela. C’est notre quotidien. On vit très bien avec cela et tant mieux pour nous si nous avons beaucoup d’internationaux. »

Pour conclure, il dit le plus grand bien de son Ecossais Blair Kinghorn. Extrait:

« Blair Kinghorn est un personnage différent de notre milieu et de notre sport. Il nous a amené une fraicheur quand il est arrivé et il a répondu à nos besoins sur le terrain. C’est un ouvreur de formation et le fait de pouvoir le faire jouer à tous les postes à l’arrière sans baisse de ses performances, c’est un super pouvoir. Blair dénote par l’approche qu’il a de la compétition. C’est un garçon qui a vraiment le rugby encré au coeur de sa culture dans sa manière de fonctionner. Mais il a un détachement sur la compétition qui peut être déstabilisant. Mais c’est agréable et appréciable d’avoir des joueurs qui prennent le rugby très sérieusement sans se prendre au sérieux. Il fait toutes les choses très sérieusement, mais il prend beaucoup de plaisir et il n’a pas cette lourdeur de jouer ou pas jouer, blessé pas blessé. C’est pareil pour Juan Cruz Mallia. Quand vous les croisez le matin, ce sont toujours de bonnes nouvelles et rarement de mauvaises nouvelles. »