Michalak : « Je me suis fait siffler par tout le stade… J’avais fini le match dans les toilettes, en train de pleurer »
Michalak : « Je me suis fait siffler par tout le stade… J’avais fini le match dans les toilettes, en train de pleurer »
Le vendredi 12 décembre 2025 à 14:22 par David Demri
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L’ancien international Français Frédéric Michalak s’est longuement confié dans les colonnes de Midi Olympique.
Au cours de cet entretien, il a avoué avoir été blessé par certaines critiques émises au cours de sa carrière de joueur.
Il se souvient d’un moment très délicat de sa carrière, lorsqu’il a été sifflé par tout un stade pour avoir raté deux pénalités.
Il indique avoir terminé le match dans les toilettes des vestiaires, en train de pleurer.
Bernard Laporte l’avait alors défendu.
A lire ci-dessous :
« Oui, il y en a une qui m’a vraiment fait mal. Il y avait eu un match où j’avais loupé deux pénalités. Je suis sorti en deuxième mi-temps et je me suis fait siffler, mais vraiment par tout le stade. Tu ne comprends pas car tu es adulé, on parle de toi comme d’une superstar, et on te siffle. Peut-être que j’étais trop attendu. Il fallait que je fasse un exploit tout le temps. Je me souviens avoir fini le match dans les toilettes, en train de pleurer. Bernard Laporte avait eu des mots forts, il m’avait défendu auprès de la presse.
Ces moments-là te créent une carapace, tu te protèges encore plus. Ensuite, avec les médias, tu te méfies. À l’époque, je n’avais pas d’accompagnement mental et je ne réfléchissais pas à : “Comment les gens me perçoivent ? Comment je veux être perçu ? Qu’est-ce que j’ai envie de montrer ?” Je ne me connaissais pas, en fait. C’est à travers toutes ces expériences que j’ai appris à me connaître. Mais je n’ai fait de vraie introspection, elle a lieu après ma carrière. »
Il affirme avoir grandi et s’être construit de ses échecs. Extrait:
« La Coupe du monde 2003, par exemple, j’ai loupé quatre pénalités en demi-finale, avec du vent et de la pluie. On n’a jamais réussi à mettre notre jeu en place. Cet échec m’a permis ensuite de gagner le Grand Chelem avec mes potes. Il y a des échecs permanents : des finales, des Coupes d’Europe perdues…
Et la saison d’après tu rebondis, tu gagnes la Coupe d’Europe avec Toulouse. Des choix d’entraîneur où tu ne joues pas, tu pars à l’étranger, tu gagnes la Currie Cup. La force d’un sportif de haut niveau, c’est le rebond, la remise en question. Il n’y a pas un athlète qui reste au top tout le temps. Ce qui compte, c’est la réaction après une contre-performance ou une blessure. »
Pareil en ce qui concerne les blessures. Extrait:
« Oh oui, les genoux… Les médias disaient que j’étais fragile, mais non. Tous les sportifs de haut niveau, au rugby, connaissent les blessures. C’est très rare de faire une carrière sans. En 2014, à Toulon, je me fais deux fois l’épaule d’affilée, je me fais réopérer, et là je voulais arrêter. »
C’est finalement sa femme qui l’a toujours poussé à continuer le rugby et à ne jamais arrêter. Extrait:
« Ma femme m’a aidé. Elle m’a dit : “Écoute, vas-y, donne-toi un dernier challenge, un dernier objectif.” et ce dernier objectif, j’ai décidé que ce serait la Coupe du monde 2015 en Angleterre. Je suis revenu en Équipe de France en 2012, après quatre ans sans y être. Arriver à Toulon m’avait redonné envie. Alors je me suis dit : OK, objectif Coupe du monde. Et j’ai tout maîtrisé, ma nutrition, mon sommeil, les étirements, les massages, l’analyse et la récupération… Et j’y suis arrivé. Se fixer des objectifs à long terme mais aussi à court terme, pour se développer comme athlète et comme homme, c’est essentiel. »
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Toulousain
Et toi?
Un joueur exceptionnel, un plaisir à voir jouer, surtout en demi de mêlée.
Pas le niveau du petit Prince Castaignède en 10 !!